François Hollande aime les bains de foule et ce n’est pas parce qu’il est à New York qu’il faut s’en priver.
Dimanche, le président visitait Best of France, vitrine de «l’excellence française», qui y avait lieu ce week-end à Times Square. Un président sur une place d’ordinaire bondée, cela donne une place encore plus bondée. Une belle bousculade même, digne de “Black Friday” (seulement avec plus de tentatives de selfies). Pendant près d’une heure, le chef de l’Etat s’est déplacé d’un stand à l’autre. Gastronomie, tech, artisanat, tourisme, écoles: il n’a pas ménagé sa peine pour soutenir l’initiative, présentée comme le plus grand évènement de promotion de la France hors de ses frontières.
“C’était important de venir ici pour voir les produits, les technologies, les Français d’ici…” raconte le chef de l’Etat. “Et de l’île Maurice!” l’interrompt un homme. “Et de l’île Maurice, un grand pays francophone!” , lui lance le président.
Encadré par un service d’ordre sur les dents, il a commencé sa plongée dans le chaos par le stand du Moulin-Rouge, où l’attendaient une vingtaine de danseuses, qui se sont produites pour la première fois à New York, samedi, sur la scène du Best of France. « On ne retiendra que cela de mon voyage à New York », plaisante le locataire de l’Elysée, en posant avec les charmantes artistes.
Obama non loin
Il n’y avait pas qu’un seul président ce jour-là sur Broadway. Barack Obama était un peu plus au sud, sur 36eme rue et Broadway, au Gotham Hall, pour participer à un fundraiser du parti démocrate pour la cause LGBT. Il y avait aussi la marque de fromage Président, qui avait sorti le grand jeu pour faire sa promotion : une reproduction miniature de Paris… en beurre, placée dans un espace réfrigéré. François Hollande y a passé quelques minutes, accompagné notamment de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal et de l’organisateur de Best of France Paul Bensabat.
Dehors, la foule se presse. Une jeune Française entend, elle, ne pas compter pour du beurre. Elle interpelle le président : « Et la recherche Monsieur le président.Que faites-vous pour la recherche? »… Elle lui raconte que les chercheurs, comme elle, s’exilent à l’étranger. Le chef de l’Etat proteste avec le sourire.
Un peu plus loin, entre deux selfies, on l’interpelle sur la fonction publique, le changement climatique, il goûte des cannelés, des fromages, se fait offrir une cuillère en bois… Il croise Jérôme Trehorel, le fondateur des Vieilles Charrues, qui veut lancer le festival à New York. Rencontre des fans – « On t’aime François » – et des gens qui ne savent pas qui il est mais qui veulent quand même se faire prendre en photo avec lui. «Devrais-je le connaitre? » demande une Américaine, qui a décidé de se jeter courageusement dans la mêlée. « Je ne sais toujours pas qui c’est », lui avoue un jeune policier du NYPD, à quelques pas du président.
Retour à pied
Passées une fanfare gerçoise et le stand de Bordeaux-Aquitaine, fief d’Alain Juppé, Paul Bensabat, l’organisateur de Best of France, demande à un membre de l’équipe présidentielle si François Hollande ne veut pas accélérer le pas. « Il ne le fera pas » répond son interlocutrice, sûre d’elle. Derrière, François Hollande est tout sourire au milieu de la cohue, à l’aise dans la folie de Times Square comme sur un marché corrézien.
Tellement à l’aise qu’il décide, un peu plus tard, de regagner son hôtel à pied, suivi par quelques journalistes et des touristes armés de leur tablette. Quelques heures avoir annoncé les premières frappes aériennes françaises contre l’Etat islamique dans l’est de la Syrie, la pause est finie. Lundi, c’est l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU.