Amoureux des États-Unis, Franck Louis-Victor a traversé l’Atlantique l’an dernier pour rejoindre le groupe Ford à Détroit, la ville où se trouve le siège de la célèbre marque de voiture américaine. « J’ai toujours adoré les États-Unis, mais je n’y avais jamais vécu, explique le Français de 49 ans. En arrivant à Détroit, j’ai découvert le Michigan. C’est un État où la vie est plus douce qu’à Paris, les habitants sont paisibles et amicaux. Détroit est une ville très attachante et pleine de charme où il fait bon se promener, particulièrement pour découvrir ses bâtiments Art déco », relève-t-il, quelques mois après s’être installé avec un visa O1, en compagnie de son épouse. Ce père de quatre enfants avoue avoir longuement réfléchi avant d’accepter, mais il ne cache pas que son attirance pour le pays et le challenge à relever ont fini par l’emporter. Et quel challenge !
Franck Louis-Victor a été recruté par Ford pour mettre en œuvre la nouvelle politique d’innovation de l’entreprise, à savoir le développement des mobilités douces et connectées. « Depuis fin 2021, je suis en charge de toute la mobilité de l’entreprise en tant que Vice-président des nouvelles mobilités. J’ai aussi créé la structure Ford Next LLC, dont j’assure la direction générale. Cette entité est une plate-forme dédiée au développement de nouvelles activités pour le fabricant. »
Plus précisément, Franck Louis-Victor pilote une unité dédiée au développement de véhicules autonomes, aux services de mobilité et un incubateur de start-up. Ford Next LCC détient également une participation dans la start-up Argo AI, spécialisée dans les véhicules autonomes, et développe d’autres activités comme la récente joint-venture avec le spécialiste américain de la sécurité ADT.
Ce n’est pas anodin si Ford a porté son choix sur le Français. En effet, Franck Louis-Victor possède une expérience de plus de vingt ans dans le monde de la tech et de l’automobile. Détenteur d’un DEA de mécanique physique de l’université de Bordeaux et d’un diplôme de design automobile de l’école suisse Franco Sbarro, Franck Louis-Victor a notamment travaillé pour Coyote (fabricant français de systèmes d’assistance d’aide à la conduite). Il a également participé au déploiement du Wi-Fi au Parc des Expositions de Paris-Porte de Versailles.
Mais il a surtout passé plusieurs années chez Renault-Nissan-Mitsubishi. Au sein de l’alliance franco-japonaise, il a supervisé le développement de la plate-forme de services connectés, puis la mise en œuvre de projets d’innovation pour Renault, sur des sujets d’expérience à bord, d’intelligence artificielle et de solutions de charge intelligentes pour les véhicules électriques. Bref, cet ingénieur touche-à-tout en connaît un large rayon dans ses domaines de prédilection. « Mes différentes collaborations au sein de Coyote, puis de Renault, m’ont par ailleurs donné une visibilité internationale », explique-t-il. On comprend mieux pourquoi Ford est allé le chercher de l’autre côté de l’Atlantique étant donné que le fabricant ne veut pas passer à côté des grands défis automobiles et environnementaux des prochaines années.
Depuis son arrivée, Franck Louis-Victor avoue profiter pleinement de son nouveau pays d’accueil même si cela a été un peu compliqué au début, notamment pour toutes les questions d’assurance santé. Ces problématiques sont derrière lui, grâce aux équipes de Ford qui ont su l’aider dans les démarches administratives. Aujourd’hui, entre deux réunions et des déplacements réguliers en France pour voir ses enfants, lui et son épouse ne cessent de bouger. « Les États-Unis sont un pays qu’il faut découvrir en voyageant. Nous essayons d’en profiter au maximum, conclut-il. Il faut en comprendre la culture pour bien y vivre ».