La dette publique française s’élève à 25.800 euros par habitant (1.680 milliards en tout). C’est presque 40 % de moins que le fardeau qui pèse sur le contribuable américain à $47.900 par tête, soit 35.100 euros au taux du jour.
En pourcentage du PIB, la comparaison est moins spectaculaire, mais la dette publique américaine a passé les 100% du PIB cet été, quand la France est à“seulement” 84,5% du PIB. En 2007, les deux pays étaient pourtant à quasi égalité. Les Etats-Unis ont donc creusé leur dette depuis la crise financière de 2008 plus vite encore que la France. L’histoire nous apprend que ce décrochage n’est pas inhabituel: en 1980, la dette française atteignait 20 % du PIB, contre 32% pour les Etats-Unis, écart qui allait continuer de se creuser jusqu’en 1990, avant que la tendance ne s’inverse pour s’établir à quasi égalité en 2000 autour de 57 %.
Ces chiffres sont quelque peu oubliés par la presse américaine ces derniers temps, mais soulignent que la crise qui secoue l’euro est plus une crise politique que financière. Pour un avis éclairant sur la question, lire par exemple l’opinion de David Frum sur le site de CNN, qui souligne que la pression sur les taux d’intérêts italiens et français de ces derniers jours reflète en fait un pari sur la fin possible de l’euro. “Les marchés ne sont pas inquiets, dit Frum, que la France ne paie pas ses dettes. Ils s’inquiètent qu’elle pourrait ne pas la payer en euro. Par contraste, personne ne doute que le gouvernement américain paiera ses dettes en dollars”.