Le Boston Globe aime taquiner les Français et il le prouve avec cet article dont le titre laisse peu de place à la confusion « Comment énerver les Français? ».
L’auteur revient sur les derniers mois en France où le climat social tendu fut marqué par les débats autour de l’enseignement de la théorie du genre. Il se demande si une telle réaction serait possible aux Etats-Unis, où elle est née. « Aux US, la théorie du genre admet que celui-ci est moins une donnée biologique qu’une fiction sociale. Cependant, ces théories sont toujours restées dans le milieu académique, si bien qu’il est impossible d’imaginer les Américains manifester contre. Le scandale qui agite la France en ce moment est un exemple déconcertant de la façon dont certains concepts peuvent se perdre dans la traduction : jamais les Français, depuis leur engouement pour Jerry Lewis ont répondu avec autant de passion à un concept exporté des Etats-Unis, et pas vraiment populaire chez nous ».
En cause? Le projet expérimental « ABCD de l’égalité » lancé en France fin 2013, encourageant les enfants à penser que, malgré les différences biologiques entre les sexes, d’autres différences sont construites par la société et résultent d’avantage de stéréotypes que de différences physiques. L’auteur mentionne la théoricienne américaine qui a inspiré ce programme, Judith Butler, soulignant le fait que les « Français ont été influencé par l’impact nouveau des ‘gender studies’ et c’est devenu l’obsession du gouvernement Ayrault. ».
Quant à Judith Butler, surprise qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne soit fait mention de son travail dans la presse française en relation avec les manifestations, elle résume « les manifestants français ont surtout peur du désordre puisque la législation du mariage gay a frappé de plein fouet l’identité nationale construite autour de fondements traditionnels tels que la famille, le masculin et le féminin ».
L’auteur de l’article revient lui aussi sur cette peur française à replacer dans un contexte plus global. « En un mot, la théorie du genre en France est juste un nouveau mot pour le chaos. Et la peur du chaos est, en ce moment, compréhensible. Avec une économie en berne, un taux de chômage élevé, une productivité qui baisse, l’UE qui empiète sur leurs prérogatives nationales, les Français ont rarement été si divisés sur l’identité de leur nation et si démoralisés sur leurs espoirs».
Les Français sont plus forts que les autres
Si le Boston Globe se concentre sur les peurs des Français, la chaîne de télévision nationale CNN a plutôt choisi de rendre un peu sa gloire à l’Hexagone. Dans un article qui, à première vue ressemblerait à une ode à la France, CNN revient sur ce que nous savons mieux faire que quiconque. « La France est un pays impressionnant, et cela, les Français le savent » affirme l’auteur.
Ainsi, au milieu de lapalissades du genre « la France reste la première destination des amoureux du fromage » ou sur la vitesse des trains en France, quelques points jouent sur une ironie facilement perceptible. Et notre légendaire politesse ne passe pas au travers des mailles du filet. «Les Français maîtrisent à merveille l’art d’être parfaitement poli tout en étant incroyablement méprisant »
Même si l’article reste bon enfant, l’auteur est parfois dur. «La France a la meilleure politique de mondialisation : elle passe tellement de temps à se plaindre que les entreprises étrangères tuent son économie que, dans le même temps, personne ne se rend compte que les produits français prennent d’assaut la planète».
Heureusement, il y a bien deux choses que l’on ne peut pas nous enlever, et cela CNN le reconnaît tout d’abord en insistant sur la sensualité « l’accent français, associé à une certaine insouciance et joie de vivre font des Français, hommes ou femmes, des personnes particulièrement attirantes ».
Et puis bien sûr la culture : « la région de la Loire a la plus belle collection de musées du monde, comme le château de Chambord. Même les châteaux moins connus peuvent être magnifiques : Chinon par exemple se situe dans une veille ville parfaitement préservée ».
La France perd son sperme
Malheureusement, les Français ne peuvent être bons partout. C’est ce que relève Lizzie Crocker du Daily Beast dans un article au titre particulièrement racoleur. « Le pire cauchemar de la France devient réalité : un sperme de moins bonne qualité ». Elle commente une étude sortie en 2012 par le Dr Joëlle le Moal: entre 1989 et 2005 l’étude révèle que le nombre de spermatozoïdes a chuté de 30%, soit – 1,9% par an (étude faite sur 26.000 hommes).
En cause, des facteurs environnementaux comme les pesticides, ce qui explique que les pires chiffres soient recensés autour de zones rurales d’Aquitaine, de Midi-Pyrénées et de Bourgogne. « On dit que les Français sont les meilleurs amants du monde, c’est donc une raison suffisante pour être alarmé par cette étude : le cliché sur les Français est peut-être en train de perdre de sa force».
Cette étude a suscité un déluge de gros titres inquiétants comme “Decline in French sperm count should be considered global warning”; “Scientists warn of sperm count crisis”; “French men have lost one-third of their sperm.” Ces chiffres doivent cependant être pris avec des pincettes puisqu’une scientifique de l’Université de Copenhague rappelle la difficulté à quantifier les spermatozoïdes et donc leur qualité. Ouf, l’honneur est sauf !