Revue de presse. La France vire-t-elle à l’extrême droite ? C’est la question que l’on pourrait se poser en lisant la presse américaine. Celle-ci revient sur la percée du Front National, qui s’est hissé dimanche en tête du premier tour de la cantonale à Brignoles, et le traitement de la question “Rom” par Manuel Valls.
Le Pen, Valls et les Roms
Les municipales, c’est pour mars 2014, autant dire demain. Et la montée de Marine le Pen dans les sondages ne passe pas inaperçue. Le Minnpost, journal du Minnesota, se penche sur ce phénomène en expliquant qu’il représente un casse-tête pour l’UMP. “Avec la cote de popularité du président socialiste François Hollande au plus bas, on pourrait penser que principal groupe d’opposition en France trouverait des raisons d’être joyeux“. Mais à la manière du parti républicain, qui peine à concilier ses membres modérés et extrémistes, le parti de MM Copé et Fillon est « divisé entre ceux qui espèrent reconquérir les nationalistes et les anti-immigration, et les modérés qui cherchent à reprendre le contrôle du centre-droit ». Du pain béni pour les frontistes, qui misent sur le “ras le bol” des électeurs “tout en essayant d’être séduisants“. L’UMP n’est pas isolée en Europe. « La question de faire alliance avec des formations extrémistes a hanté d’autres partis conservateurs européens », comme en Autriche, note le journal. En France, la lutte contre le Front national prend la tournure de chasse aux Roms, si l’on en croit le Minnpost. « Des hommes politiques traditionnels, inquiets de perdre leur mairie face au Front national, ont redoublé les appels ces dernières semaines pour expulser les migrants roms ».
Alors que se tenait la première « Rom Pride » à Paris, Fox News revient justement sur ce débat houleux en se faisant l’écho des critiques dont a fait l’objet Manuel Valls. Le ministre de l’Intérieur, favorable à l’expulsion des Roms habitant dans des campements illégaux, a déclaré que “la plupart des Roms ne s’intègreront jamais en France et devraient être renvoyés à leur pays d’origine”, explique la Fox. Trois ministres ont critiqué publiquement leur collègue. Une sénatrice verte citée dans l’article affirme que ces propos « rappellent les heures les plus sombres de l’histoire de France ». Mais l’article précise que les Français et le ministre sont d’accord. “Un sondage publié le week-end a révélé que plus de 77% des Français estiment que les Roms devraient être “livrés à la frontière.” Mieux, son positionnement a “renforcé Valls dans son statut de ministre préféré du gouvernement de François Hollande”.
Au revoir Marc Jacobs
Après 15 ans de carrière chez Louis Vuitton, l’Américain Marc Jacobs quitte le groupe pour se consacrer à sa propre marque. Le New York Times dresse un portrait de ce prodige de la “Fashion business“, qui a réussi en France. C’est Bernard Arnault, le patron de LVMH, qui en parle le mieux : “Quand nous avons commencé ensemble, Marc Jacobs était une petite affaire d’environ 20 millions de dollars. Maintenant, la totalité du chiffre d’affaires est proche du milliard de dollar. Il y a eu une croissance énorme “.
Son arrivée chez Vuitton avait surpris, mais force est de constater qu’il a déridé cette veille maison française. Marc Jacobs retrouve donc New York, où sa compagnie est établie, mais Paris lui manquera sans doute, comprend-on en lisant le Times. « Son show d’adieu comportait une salopette avec un graffiti lisant “J’aime Paris”, raconte le journal. Et de citer le créateur : « C’était une ode à Paris et toutes les personnes avec lesquelles j’ai travaillé ».
« Taxi » à Brooklyn
Samy Naceri et sa fidèle Peugeot à Brooklyn ? Presque. Toujours dans le New York Times, on apprend que la série « Taxi Brooklyn », inspirée du film culte de Luc Besson est actuellement en tournage… à Brooklyn. « Brooklyn est le visage de New York maintenant», a déclaré au journal Gaëtan Rousseau, producteur de la série. Le quotidien ne manque pas de rappeler l’image de marque de Brooklyn et note que l’équipe du film a préféré le borough new-yorkais à Toronto. « Pour M. Rousseau et les producteurs du show, Brooklyn est devenu un argument de vente », souligne le journal. “Taxi Brooklyn”, première sitcom étrangère à bénéficier d’une aide de l’Etat de New York, raconte l’histoire d’une détective devenue la risée de son quartier de Brooklyn parce qu’elle conduit mal. Elle dépend alors d’un chauffeur de taxi surpuissant. Avec 35 millions de dollars de budget, la série se donne les moyens. Il ne manque plus que l’OM pour y croire.