Yelp, l’Internaute, la Fourchette, on connaissait. Une plateforme communautaire destinée aux intolérants du gluten, pas encore. Anne-Sophie Van Elslande s’est inspirée de son expérience personnelle et des difficultés qu’elle rencontre au quotidien pour imaginer GlutenTrip. Le site est en ligne depuis début juillet.
« L’idée: les internautes recommandent des restaurants aux menus sans gluten ou qui proposent au moins une option », explique cette jolie Française, débarquée à New York il y a un an et demi. Objectif: aider à identifier les hôtels et restaurants « gluten free » dans plusieurs grandes villes du monde – Boston, Los Angeles, Miami, Londres, New York et Paris pour le moment. Chaque internaute a son propre profil et peut poster avis, recommandations et photos.
Le marché est important. D’après l’entrepreneure du gluten free, 18 millions de personnes, soit 6% de la population, seraient sujettes à cette intolérance aux Etats-Unis. Plus grave encore, une personne sur 133 est atteinte par la maladie coeliaque, qui se caractérise par la destruction des parois intestinales. Une malformation chronique pouvant mener jusqu’au cancer. En France, on compte plus de 500.000 personnes atteintes de la maladie, et 4.6 millions de personnes intolérantes ou allergiques. 70% des cas sont des femmes.
Chez Anne-Sophie Van Elslande, les symptômes se sont déclenchés il y a six ans, au retour d’un voyage aux Etats-Unis. Mal au dos, au ventre, fatigue, insomnies…Ce n’est que trois ans plus tard, après diverses consultations médicales et une perte de poids de 10 kilos, qu’elle décide d’aller voir un spécialiste à l’hôpital Georges Pompidou de Paris, l’un des plus grands en la matière. Diagnostic : elle est intolérante au gluten. « C’est une maladie qui commence à être connue du milieu médical mais il y a encore quatre ans, on m’envoyait chez le gastrologue qui ne comprenait pas ce qui se passait, se souvient-elle. Il n’existe pas de traitement médical, la seule chose à faire pour éviter les crises est d’évincer le gluten de tous ses repas. »
Lancer GlutenTrip, c’est aussi une manière de sensibiliser restaurateurs et hôteliers, français notamment : « Contrairement aux Etats-Unis, ils ne sont pas du tout au fait du sujet, regrette-t-elle. Quand je décide de partir en vacances en France, je dois envoyer des dizaines de mails aux hôtels pour savoir s’ils proposent des repas sans gluten. »
Deux-cent-vingt références sont déjà répertoriées. « L’idée est de multiplier par deux le nombre d’ambassadeurs dans le monde d’ici 2017 ». GlutenTrip comprend également un blog associé et bientôt un forum permettra aux internautes de réserver les établissements directement via le site. « Et s’il fonctionne bien, on lancera l’application !”