Urgo vient panser les plaies de l’Amérique. Le groupe pharmaceutique français vient d’annoncer le rachat de l’entreprise texane SteadMed, avec laquelle elle forme désormais l’entité Urgo Medical North America. Le but : devenir l’un des leaders sur le marché américain de la cicatrisation. « On est devenus numéro 2 européens en 18 ans. Aux Etats-Unis, on vise le leadership d’ici environ 15 ans », estime le président d’Urgo, Hervé Le Lous, qui visera dans un second temps les marchés canadiens et mexicains.
La fusion entre la branche médicale du groupe familial et l’entreprise texane de 41 salariés a été négociée en deux mois. « Ce qui est spectaculairement rapide dans ce domaine », témoigne le dirigeant, avant de souligner que les deux entreprises ont été en adéquation « quasiment dès la première heure de rencontre ».
En plus de la gamme Urgo, SteadMed continuera à distribuer ses produits historiques, « essentiellement des produits de désinfection des plaies en hôpital », détaille le président.
Déjà implanté dans 22 pays, Urgo compte s’imposer aux Etats-Unis, « le plus gros marché mondial de la cicatrisation », selon Hervé Le Lous, avec son produit Urgostart, un pansement notamment utilisé pour soigner les plaies aux pieds provoquées par le diabète. 9,4% de la population américaine est diabétique, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies aux Etats-Unis.
La publication d’une étude sur Urgostart dans la revue scientifique britannique The Lancet en mars 2018 a donné l’impulsion nécessaire au groupe pour franchir l’Atlantique. « Pour devenir américain alors qu’on a une base française, il nous fallait un atout très solide, qui a été la publication de cette étude », se félicite-t-il.
Sur place, premier challenge : se conformer à la réglementation américaine, « la norme européenne n’étant reconnue que pour des pansements moins sophistiqués », précise Hervé Le Lous. « Il y aura sans doute des études complémentaires à faire sur le territoire américain et un agrément à obtenir pour ce produit-là », ajoute l’homme d’affaires basé à Paris.
L’objectif : doubler les effectifs et le chiffre d’affaires de la branche Etats-Unis, pour l’heure de 20 millions de dollars, d’ici trois ans.