2010. Mr Hublot n’est qu’un projet. A l’époque, le réalisateur de ce court d’animation, Laurent Witz, ne se doute pas que son personnage lui rapportera un Oscar. Après une rencontre avec le papa de Mr Hublot, le sculpteur belge Stéphane Halleux, il met en ligne un teaser. Qui ne passe pas inaperçu.
«Mon frère a posté le teaser sur Facebook et j’ai tout de suite été séduit. Ça me correspondait. J’ai contacté le réalisateur, Laurent Witz, le lendemain, et c’était parti ! » explique Mickael Coedel, un Français établi à San Francisco.
En tant que directeur d’animation, un lourde tache lui incombe : il sera chargé de faire vivre Mr. Hublot. « J’ai d’abord été tout seul à travailler sur l’animation, mais plus le projet prenait de l’ampleur plus nous avons été nombreux à donner vie à Mr Hublot»
Cet ancien élève des Beaux-Arts de Quimper et d’une école de 3D à Rennes, est arrivé en échange-étudiant à l’école des Beaux-Arts de San Francisco en 1999. Il n’est plus jamais reparti. Et il n’a pas changé d’avis. «On verra ce que réserve l’avenir. Bien sûr que ça me plairait de travailler sur de beaux projets français, mais je ne sais pas si je retournerai en France, je ne sais plus trop d’où je suis exactement.»
Mr Hublot en a fait du chemin. Né en Belgique, il a été assemblé et produit au Luxembourg par la société de Laurent Witz, Zeilt. Il a été animé à Vancouver, San Francisco et Paris. «Le directeur artistique Pascal Thiebaux a fait un travail fantastique car il fallait créer tout l’environnement de ce personnage qui n’existait pas à proprement parler. Au début il n’y avait que Mr Hublot et les véhicules», précise Mickael Coedel.
Animateur pour la société d’effets spéciaux ILM, Industrial Light & Magic, créée par Georges Lucas, Mickael Coedel avoue que revenir avec un Oscar au travail fut bien vu. «On ne s’attendait pas aux Oscars, confie-t-il. Laurent Witz était justement à San Francisco quand on a appris la nouvelle. C’était déjà incroyable, alors de là à revenir avec le trophée ! Ce fut un moment merveilleux ».