Du panier de basket au panier de fruits, il n’y a qu’un pas. David Istier, qui dribble en amateur deux soirs par semaine et suit avec passion la NBA, s’exerce la journée sur un autre terrain : le marché de la compote.
“Chobani a révolutionné le marché du yaourt, et c’est une vraie success story aux Etats-Unis. Avec Energyfruits, nous voulons faire la même chose, dans le domaine du fruit”, affirme ce Français de 40 ans, qui vient de lancer à New York trois versions de ses compotes, vendues dans des gourdes jetables.
Et question compote, David Istier peut se targuer d’une certaine expertise. Ce Francais originaire de Roman, dans la Drôme, formé à l’école de commerce de Grenoble, est à l’origine du lancement des gourdes pour enfants Materne aux Etats-Unis, commercialisées sous le nom de Go-Go Squeeze. C’était en 2008.“Nous avons été les premiers à introduire les gourdes de fruits sur le marché américain. Cela n’existait pas avant”, se souvient-il. Aujourd’hui, ces “pouches” font un carton, et toutes les marques de baby food s’y sont mises.“On évalue ce marché à 500 millions de dollars”, souffle-t-il.
Depuis, David Istier a quitté Materne, et a lancé fin 2013 son produit – la version adulte des compotes à emporter. “Pour l’instant, nous sommes les seuls sur ce créneau.” Il a effectué une levée de fonds de “deux millions de dollars au total” – et constitué une petite équipe de trois personnes.
“Les fruits, ce n’est pas pratique à manger, à transporter, et on s’en met partout. Ces gourdes permettent de résoudre ce problème, et sont idéales pour les gens actifs, les sportifs”, constate ce meneur de jeu. Au pays du snacking, David Istier mise aussi sur le coté sain de ses produits, supplémentés en vitamines. On a gouté les versions acerola, mangue et myrtille, on a trouvé ça bon – de la compote pas trop sucrée, épaisse, avec des morceaux.
“Cela marche bien, et nous atteignons 250 points de vente, uniquement à New York pour le moment”, commente-t-il, sans donner plus de détails. David Istier souhaite maintenant accélérer sa distribution, pour approvisionner les délis et bodegas. “On voudrait aussi se développer en Californie”, ajoute-t-il. Histoire de ne pas mettre tous ses fruits dans le même panier.