Entre le yoga, le coloriage et la balade dans Central Park, les New-Yorkais ont le choix pour atteindre la zénitude. Ils ont désormais une option supplémentaire: Himapan, des ateliers de peinture sur feuille de lotus importés de Thaïlande par un Français né à Bangkok.
“Comme souvent, c’est une histoire de rencontre, confie Tristan de Terves, qui anime ces ateliers créatifs quand il ne dirige pas son agence de marketing digital, TDT New York. Je suis ami avec le responsable de l’Institut Français de Singapour. Là-bas, il a découvert Himapan et s’est rapproché de ses créateurs, un couple de passionnés d’art” . Cherchant à optimiser l’espace de leur galerie à Bangkok, le couple teste plusieurs formules d’ateliers, dont des cours de peinture sur lotus. “Le résultat était vraiment esthétique. Il y a eu tout de suite un intérêt, surtout de la part des expat’ . L’activité est devenue permanente au sein de leur galerie et a même dépassé la vente d’objets d’art” .
Le projet essaime dans plusieurs pays, la Thaïlande, Singapour, le Japon avant d’atteindre le Canada en 2015. Tristan de Terves est responsable du développement d’Himapan aux Etats-Unis depuis mai. Ses ateliers, organisés samedi et mardi à la Brooklyn Art Library à Williamsburg, ne requièrent aucune expérience. Chaque participant reçoit à son arrivée une toile de lotus carrée de 40 centimètres, un tablier, des pinceaux, de la peinture et des éponges pour l’étaler sur les feuilles de lotus.
Avant d’être collées sur les supports, celles-ci passent dans des bains, ce qui les rend souples et permet de les découper. Un processus de production complexe étalé sur six semaines, de la cueillette au rendu final. “Les feuilles de lotus sont très réputées en Asie. On s’en sert en cuisine ou en médecine par exemple. Visuellement, elles sont magnifiques avec leurs nervures. Elles ont également un aspect symbolique: le terme “lotus” rappelle la dimension zen et spirituelle du yoga. Et puisqu’elles sont larges et rondes, elles permettent de couvrir facilement une toile”.
Chacun repart avec son chef d’oeuvre à la fin de l’atelier. “Les cours donnent envie de venir entre amis et en famille pour partager un bon moment, avec un aspect créatif en plus”. Une activité zen “dans l’air du temps, selon le Français. Dans des villes qui prennent autant d’énergie que New York, on a besoin de ces moments de respiration”.
Tristan de Terves espère ouvrir plusieurs ateliers Himapan aux Etats-Unis. “C’est un projet avec du potentiel mais ce serait plus simple d’ouvrir dans de plus petites villes (…) Les Français pensent toujours qu’ils vont rapidement maîtriser leur produit et leur marché en se lançant aux Etats-Unis, et vivre leur rêve américain. Mais les New-Yorkais sont tellement sollicités qu’il est difficile de retenir leur attention” . Et en France ? “Ce n’est pas prévu. Les USA sont un terrain de jeu suffisant” .