Camille Beydon, une Française qui vit dans la charmante commune de Peekskill (au nord de New York), voulait donner son sang en mars dans un centre de don à Nanuet. Mais après avoir rempli le formulaire, on lui a dit que la collecte ne pourrait avoir lieu.
Motif: elle fait partie de la population interdite de donner son sang sur le sol américain car elle a passé au moins cinq ans en France entre 1980 et 2001. Ces personnes sont jugées à risque d’avoir été exposées à la maladie de Creutzfeldt-Jakob et son variant, la forme humaine de la maladie de la “vache folle”. “J’étais déçue”, confie la Française, une fille de professionnels de santé habituée à donner son sang en France. “Le don du sang, c’est comme le vote. Il faut que ce soit une habitude, l’intégrer dans la vie de tous les jours. Cela doit être le plus facile possible“.
La problématique du don de sang et de plasma a resurgi dans l’actualité avec la crise du Covid-19. Les Etats-Unis connaissaient déjà une pénurie avant l’arrivée du virus, mais ce dernier l’a accentuée en rendant les conditions de collecte plus compliquées.
Dans une décision saluée par le monde médical, la FDA (Food and Drug Administration), agence publique chargée du contrôle des médicaments, a recommandé, jeudi 2 avril, la levée des restrictions sur les populations à risque de transmettre le Sida, la malaria ou la maladie de Creutzfeldt-Jakob, mais a maintenu l’interdiction placée sur la France, le Royaume-Uni et l’Irlande, les pays qui concentrent le plus grand nombre de cas et le risque le plus important de transmission.
“La maladie de Creutzfeldt-Jakob a une période d’incubation longue. Et il n’y a pas de test pour effectuer des contrôles sur les donneurs pour détecter la présence de la maladie, précise l’AABB (American Association of Blood Banks). La décision de la FDA se base sur des preuves scientifiques et des cas documentés de transmission de la maladie par transfusion“.