Les Français sont moins nombreux qu’il y a un an en Amérique du Nord. Leur nombre a fortement décliné, selon les derniers chiffres du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. La chute est particulièrement prononcée aux États-Unis : 136 533 inscrits au registre des Français hors de France, soit 8% de moins entre 2020 et 2021. Au Canada, le recul est de 4% seulement sur la même période, avec 94 940 inscrits, mais il s’est accéléré par rapport à l’année précédente (-0,4% entre 2019 et 2020). La première circonscription législative des Français de l’étranger, qui regroupe ces deux pays, comptait 231 328 inscrits au 1er janvier 2022, selon le décret du 26 janvier dernier paru au Journal Officiel (JO).
La pandémie semble avoir accéléré les départs, et pas seulement depuis l’Amérique du Nord. La communauté française a baissé dans 118 pays sur 169, notamment là où elle est forte comme en Allemagne (-9%), Italie (-8,95%), Algérie (-6,8%) et au Royaume-Uni (-5,6%). Le nombre total de Français inscrits au registre au 1er janvier 2022 s’élevait à 1 614 772 (autant de femmes que d’hommes et les 3/4 vivant dans la même circonscription consulaire depuis plus de 5 ans), soit un recul global de 4,2% en un an, après un déclin de 5% en 2020, année de l’apparition de la pandémie de Covid-19.
Il s’agit de la quatrième année consécutive de baisse, souligne le ministère, qui note le rôle probable de « la crise sanitaire et économique », mais avance également une explication plus technique à cette forte baisse. Il y a cinq ans, on avait en effet enregistré un afflux d’inscriptions sur les listes électorales consulaires – et du même coup sur le registre des Français de l’étranger – dans la perspective des élections présidentielle et législatives de 2017. L’inscription étant généralement valable cinq ans, un nombre plus important de personnes est sorti du registre en 2021, ce qui ne signifie pas nécessairement qu’elles n’habitent plus à l’étranger. Depuis 2018, un Français habitant à l’étranger peut en effet rester inscrit sur les listes électorales consulaires sans être inscrit au registre des Français de l’étranger.
Ces considérations techniques soulignent surtout le caractère partiel de ces statistiques. Les données du registre ne sont pas exhaustives : l’inscription est volontaire et ceux qui se désinscrivent ou qui ne renouvellent pas leur inscription n’ont aucune obligation de justifier leur décision. Les Français seraient près d’un million de plus dans le monde, soit 2,5 millions, en prenant en compte les non inscrits.
À noter que certains pays voient, au contraire, leur communauté française enregistrée augmenter depuis cinq ans, comme le Mexique (+1,16% entre 2020 et 2021), les pays baltes (+ 19% en Estonie et + 6% en Lituanie) ou au Moyen-Orient (+3% au Qatar, +1,7% aux Émirats arabes unis).