Oubliés Monster, Craigslist, USA Jobs, Pôle Emploi et les sites d’emploi spécialisés par secteur d’activité. En France comme aux Etats-Unis et bon nombre de pays du Canada à l’Australie, c’est le moteur de recherche d’offres d’emploi Indeed.com qui s’est imposé.
La start-up a été lancée en 2004 par le Texan Rony Kahan et le Britannique Paul Forster, ainsi qu’une vingtaine d’ingénieurs en informatique en fin d’études. Elle est née indirectement à l’Insead de Fontainebleau en 1994, où les deux associés se sont rencontrés. Comme tout homme d’affaires retournant sur les bancs de l’école, ils sont allés y chercher le passeport du MBA. Le faire à Fontainebleau était la garantie d’une formation internationale d’excellence et a sans doute contribué indirectement au succès mondial d’Indeed. « Nous étions le premier site spécialisé dans les offres d’emploi, affirme Rony Kahan, le directeur technologique de l’entreprise basée à Stamford (Connecticut) mais employant quelque 175 de ses 550 employés à Austin, où sont assurés le développement des produits ainsi que leur marketing par pays dans les 26 langues déclinées par le moteur de recherche. « Pour la première fois, les chercheurs d’emploi ont eu accès à toutes les offres depuis une seule adresse Internet et les employeurs payaient à la performance, c’est-à-dire au nombre de clics sur leur annonce, plus une somme fixe ».
Une opération à un milliard de dollars ?
S’étant contentée d’une levée de fonds unique d’un montant de cinq millions de dollars auprès d’investisseurs comme Union Square Ventures et le New York Times, Indeed est rapidement devenue rentable. La société ne divulgue toutefois aucune information financière. Et encore moins le montant que s’apprête à débourser le Japonais Recruit pour intégrer le site à l’éventail de ses services de recrutement.
Le New York Times a bien indiqué à l’autorité des marchés américaine que les recettes liées à la revente de ses actions dans Indeed s’élevaient à cent millions de dollars. Mais comme la part du capital de l’entreprise possédée par le journal est inconnue, les commentateurs en sont réduits à des supputations. Business Insider a avancé le chiffre d’un milliard de dollars.
Rony Kahan affiche sa volonté de rester à la tête d’Indeed (qui continuerait de fonctionner de manière indépendante au sein de Recruit) avec Paul Forster, l’ensemble de l’équipe d’encadrement et, « on l’espère, l’ensemble des salariés [dont quelques Français qui gèrent le site pour la France], complète le Texan d’adoption. Alors nous nous réjouissons de l’offre de Recruit qui nous permet de nous concentrer sur la conquête de la position de leader dans l’ensemble de nos marchés plutôt que de nous occuper d’une entrée en bourse. Et nous n’avons pas envie d’aller voir ailleurs ».
Même s’ils pourraient partir fonder une société de capital-risque, les deux hommes ne semblent pas s’ennuyer dans ce secteur marqué par l’importance croissante des réseaux sociaux et l’explosion de la navigation mobile, qui représente désormais deux fois plus de pages vues que la navigation web classique chez Indeed. « Nous adorons ce que nous faisons à Indeed. Nous aidons les gens à trouver du travail et aujourd’hui, aux Etats-Unis, il y a plus de personnes qui trouvent un emploi par Indeed que n’importe où ailleurs. »