Joe Meyers reconnait volontiers qu’il ne parle pas français. Par contre, le critique américain sait reconnaitre un bon film.
Cette année, il a accepté de rejoindre l’équipe de Focus on French Cinema comme directeur de la programmation, pour participer au processus de sélection de la 14ème édition du festival de film français, qui se tiendra du 27 avril au 1er mai à Greenwich (Connecticut). “Il y avait trop de bons films et pas assez de place dans la programmation, souffle-t-il. Le cinéma français d’aujourd’hui n’a rien à envier à Hollywood“.
Critique pour plusieurs journaux du Connecticut et animateur des soirées mensuelles de cinéma français de l’Alliance française de Greenwich, Joe Meyers est passionné de cinéma français depuis l’enfance. “J’ai eu la chance d’avoir des parents très cinéphiles, dit-il. J’ai vu les “Quatre Cents Coups” et ça m’a beaucoup parlé. Puis “Les Diaboliques” avec Simone Signoret. J’étais terrifié et fasciné à la fois”. Et quand il a eu, dans une autre vie, “la chance” de diriger une cinéma dans le Delaware, c’est tout naturellement qu’il a fait la part belle au 7ème Art français.
Quelles sont, selon lui, les spécificités du cinéma français d’aujourd’hui ? “Je suis frappé de voir que les actrices de plus de 50 ans ou 60 ans font toujours l’objet de films. C’est très rare aux Etats-Unis où, malheureusement, les actrices âgées sont sous pression pour rester jeunes“.
La programmation 2018 de Focus on French Cinema met à l’honneur de nombreuses femmes, actrices comme réalisatrices, à travers des courts et longs-métrages, et des documentaires. Le public découvrira des jeunes talents comme Laetitia Dosch, Camélia Jordana, Sara Giraudeau, Colombe Savignac, et retrouvera des actrices plus établies comme Fanny Ardant, Sandrine Bonnaire et Catherine Deneuve.
Le cinéma francophone n’a pas été oublié. Etoile montante du cinéma québécois, Noah Parker, 19 ans, viendra présenter son film “Ailleurs” (“Squat”) sur deux amis qui tentent de fuir leur vie au Québec pour gagner la Californie.
Dix-sept autres premières américaines sont au programme. Parmi elles, “Kalachakra”, un documentaire sur un rite initiatique secret qui prend place en Inde sous la direction du Dalaï-Lama. La documentariste Natalie Fuchs le présentera dimanche 29 avril (9:30am).
Toutes les projections auront lieu au Bow Tie Cinemas de Greenwich, sauf la soirée de clôture qui se tiendra au FIAF à New York.
Autres temps forts:
– Au revoir là haut- See you up there: ouverture du festival. Dans ce film d’Albert Dupontel, une amitié indestructible se forge quelques jours avant la fin de la Première Guerre Mondiale (vendredi 27 avril, 8pm);
– Une Famille Syrienne – Insyriated: un huis-clos à Damas au sein d’une famille qui partage un secret. Signé Philippe Van Leeuw (dimanche 29 avril, 2:30pm);
– Le Redoutable – Godard Mon Amour: ce biopic de Michel Hazanavicius sur Jean-Luc Godard explore l’impact de Mai 68 sur le réalisateur (lundi 30 avril, 7:30pm);
– Prendre le large – Catch the wind: clôture du festival au French Institute Alliance Française à New York. Sandrine Bonnaire incarne une travailleuse d’usine qui part pour le Maroc où son entreprise s’est délocalisée (mardi 1er mai, 7:30pm);
– Petit Paysan: un jeune agriculteur découvre qu’un de ses bovins est atteint de la maladie de la vache folle et fait tout pour endiguer le risque de contamination (samedi 28 avril, 9am)
Retrouvez le programme complet ici.
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Enfin, le cinéma français renaît !