En poste depuis le 3 septembre dernier, Florian Cardinaux a multiplié les rencontres avec les acteurs de la communauté française de la Bay Area : cocktails de rentrée à la résidence de France, visites des alliances françaises et écoles bilingues, discussions avec les chercheurs français de Stanford et de Berkeley… Autant d’occasions pour le nouveau Consul général de France de se familiariser le plus rapidement possible avec ses nouvelles responsabilités.
« Les premières semaines sont toujours déterminantes, précise le diplomate de 39 ans, on arrive dans un environnement nouveau, avec des responsabilités différentes de celles de son poste précédent, on travaille avec une équipe qu’on ne connaît pas. Pour ce saut dans l’inconnu, soit on met un orteil dans l’eau, soit on se jette dans le bain, et je suis plutôt un fonceur, partisan de la deuxième école. Ma porte d’entrée ici, ce sont les Français de la circonscription, et grâce à ces rencontres, j’entends sculpter ma feuille de route pour les trois à quatre ans à venir. »
Originaire de Blois, l’énarque (promotion Jean-Jaques Rousseau), passé par sciences Po Paris et l’université de Princeton, a déjà fait l’expérience de l’étranger par deux fois : de 2015 à 2018, quand il était conseiller politique à l’Ambassade de France en Inde à New Delhi, en charge du partenariat stratégique franco-indien, avant de passer quatre ans au Qatar, de 2018 à 2020, où il était le numéro deux de l’Ambassade de France à Doha. Succédant à Frédéric Jung rentré à Paris, Florian Cardinaux peut s’appuyer sur les actions de ses prédécesseurs et la marque unique que chacun a imprimée à la circonscription, que ce soit le positionnement de la France comme un acteur essentiel de la tech ou la création de la Villa Albertine de San Francisco. Il entend poursuivre leur travail en « décloisonnant », dit-il, les différents domaines de compétence et en favorisant les échanges.
« Le Consul général a un rôle d’ensemblier, qui incarne une certaine vision de la France qui transcende différents secteurs. La France, c’est un art de vivre, une langue, un esprit sportif qu’ont bien montré les Jeux olympiques de Paris, estime le passionné d’aviron et de plongée sous-marine, de l’innovation, un intérêt pour les questions climatiques et la transition énergétique. Les acteurs français de la circonscription n’ont pas besoin de moi pour exceller dans leur domaine, mais je peux me rendre utile en créant des connections entre eux pour élargir leurs horizons ». Il espère également souligner davantage auprès des décideurs français l’importance de la Silicon Valley, et des transformations qui s’y passent, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Outre ce décloisonnement de la communauté française au sein de la circonscription, Florian Cardinaux compte « resserrer les liens avec l’Asie Pacifique ». Fort de son expérience en tant que conseiller de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, en charge de l’Asie, du Pacifique et des affaires consulaires (2022-2024), le diplomate veut s’inspirer de ses pairs asiatiques, et analyser leur manière de nouer des relations fortes avec les autorités américaines et les acteurs incontournables de la région. « Ma circonscription est la plus vaste des États-Unis, et il est critique de densifier les relations en son sein. Par exemple, pousser pour une meilleure intégration régionale de la Polynésie française avec Hawaï et la côte ouest des États-Unis. De la même manière, j’ai beaucoup œuvré à New Delhi et à Doha pour rapprocher la Réunion de l’Inde et des pays du Golfe, en application de l’agenda ultra-marin que le Président de la République poursuit depuis 2017. »
Le diplomate, marié et père d’un jeune enfant scolarisé au Lycée français, ne cache pas sa fierté d’avoir été nommé à San Francisco. « Je le prends comme une marque de reconnaissance du travail accompli : avant ce poste, j’étais Directeur des opérations de notre centre de crise à Paris, et j’ai géré des situations compliquées en Ukraine, au Sahel et en Ethiopie, ainsi que des affaires individuelles de Français enlevés, disparus ou décédés. C’est aussi une marque de confiance, et je compte bien tout faire pour être à la hauteur. »