Installée dans les anciens locaux d’une église, l’école internationale de Brooklyn donne immédiatement une impression chaleureuse et intime, avec des dessins d’enfants affichés dès la porte d’entrée. Une ambiance qui ravit Rebecca Skinner, la cofondatrice et ancienne directrice de l’établissement, militante de longue date de l’éducation progressive.
Elle a créé l’école en 2005, notamment parce qu’elle cherchait une solution pour sa fille, qu’elle voulait voir apprendre le français, qu’elle parle elle-même pour avoir vécu en France. « Lorsque nous avons créé l’école, le paysage de l’éducation bilingue était totalement différent », dit-elle.
Cursus international
Première différence par rapport à ce qui existait à l’époque : ISB se veut une école internationale, pas uniquement française. Il existe deux programmes parallèles, français et espagnol. Et plutôt que le le cursus de l’Éducation Nationale française, l’école a choisi celui de l’International Baccalaureate, « qui insiste beaucoup sur la perspective globale, par exemple par les études comparatives, mais qui repose aussi sur une philosophie pédagogique qui fait de l’enfant un participant du processus d’apprentissage ». Bref un modèle différent du traditionnel rapport « maître-élève » à la française.
Toutefois, ISB ne rejette pas le système hexagonal : l’école est reconnue par le gouvernement français pour les classes de maternelle, c’est donc le programme de l’Éducation Nationale qui y est appliqué. La place du français évolue au fil du cursus : de l’immersion 100 % française en maternelle à une place de plus en plus importante de l’anglais jusqu’à ce que le temps soit partagé à 50-50 à partir du 5th grade (équivalent CM2).
Néanmoins pour beaucoup de parents, le caractère international de l’établissement est l’atout numéro 1. « Pour nous c’est un mix parfait entre systèmes américain et français, avec les avantages des deux, plus équilibré en tout cas que ce que nous avions dans le système purement américain où étaient nos enfants avant », note un père d’élève. Un autre souligne l’importance des bourses (40 % des élèves en reçoivent), « cela donne une communauté très ouverte et absolument pas sectaire. »
Petite structure jusqu’au collège
Le sens de la communauté est en tout cas l’expression qui revient le plus souvent parmi les parents. « Nous sommes une école fondée par des parents, cela se sent encore » souligne Rebecca Skinner. La taille modeste de l’école contribue largement à cette atmosphère « familiale ». Mais c’est aussi là qu’est la limite de l’école pour certains. « Notre fils était depuis la maternelle avec le même groupe de 10 ou 12 élèves… à l’entrée de l’adolescence, il avait envie d’autre chose », note une mère d’un ancien élève. Qui souligne toutefois que « la transition avec la nouvelle école s’est passée sans aucune difficulté : il était parfaitement préparé par ISB ».
Mais la taille va sans doute cesser d’être un problème : l’école continue de grandir. Malgré cet agrandissement, l’école ne prévoit pas d’aller au-delà du 8th grade (ce dernier niveau a ouvert en 2014) et donc d’ouvrir une section high school. Le conseil d’administration a choisi de se concentrer d’abord sur la consolidation des niveaux existants, en continuant à faire grandir les écoles maternelle, primaire et collège.