L’incendie contre Charlie Hebdo émeut la France qui se dresse pour défendre la liberté d’expression, mais Time magazine prend le contrepied et s’en prend à l’hebdomadaire satirique français. L’édition spéciale «Charia Hebdo » (voir la une) était «stupide et totalement inutile» s’emporte Bruce Crumley, le chef du bureau de Time à Paris. «Il est difficile de comprendre les objectifs des caricatures, si ce n’est que d’offenser les musulmans et provoquer l’hystérie chez les extrémistes». Il n’y voit qu’une explication: Charlie ne fait que réfléter l’islamophobie française en se croyant ainsi autorisé à exercer sa liberté d’expression sans “faire part d’un minimum d’intelligence, de calcul et de civilité»…
Mais toute la presse américaine ne tire pas dans le même sens. Crumley a même déclenché un barrage de critiques de la part des sites et blogs conservateurs (ici par exemple) qui l’accusent de s’en prendre à la victime dans cette affaire. Un blogueur hebergé par le Washington times, le résume ainsi: «Nous avons un devoir sacré de défendre nos droits et garanties, à tout prix ». Même si «la parole ou l’expression provoquent ouvertement ou enflamment la passion».
Nicolas Sarkozy et Barack Obama se font du pied.
Sur fond le psycho-drame grec, le G20 de Cannes a aussi été l’occasion de réchauffer les relations entre Barack Obama et Nicolas Sarkozy. A coup d’humour d’abord. Parmi bien d’autres, le New York times, commence par souligner la petite blague que Barack Obama s’est permise de faire jeudi 3 novembre à l’encontre de Nicolas Sarkozy « Giulia tient beaucoup plus de sa mère que de son père, ce qui je pense est une excellente chose ». Nicolas Sarkozy a souri mais «la blogosphère française ne fut pas amusée» soulignent Helen Cooper et Steven Erlanger.
Mais l’humour, si c’en était, est tombé encore plus à plat lors des échanges entre les deux hommes sur Benjamin Netanyahu. Reprenant les médias français, le Washington Post, rapporte comment des journalistes français ont entendu des bribes d’une conversation qui aurait dû rester privée, lorsque la traduction simultanée a été diffusée par erreur dans leur transmetter audio. Le président français traite de menteur le premier ministre israélien, mais c’est bien la réponse du président américain qui risque de faire le plus de vague aux Etats-Unis puisque loin de contredire son homologue, Obama répond: “Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours!”
Humour raté ou pas, le couple Sarkozy-Obama se porte en tout cas mieux, à en croire la presse américaine. Ce n’est toujours pas l’amour fou, mais, dit encore le NY Times, “les deux hommes ont besoin l’un de l’autre”. La présence d’Obama aide Sarkozy “qui veut être vu comme un acteur important dans le monde” et pour être réélu, Obama “a besoin que Sarkozy parvienne trouver une solution à la crise de l’euro”. D’où les efforts d’Obama, remarqués aussi de ce côté ci de l’Atlantique, pour se montrer aimable avec son homologue, de l’interview commune aux commentaires “off” de collaborateurs de la Maison Blanche assurant que le président américain “prend du plaisir à voir” ou, en anglais dans le texte: “he gets a kick out of him”.