«La photographie, c’est ma façon de communiquer, ma manière de respirer» explique Michel Delsol. L’oeuvre du photographe franco-américain Michel Delsol est hétérogène, portraits dits environnementaux, paysages urbains, nus, natures mortes, le tout en noir et blanc ou en couleur.
Il a déjà 22 ans lorsqu’il touche pour la première fois à un appareil photo. C’est en tant qu’apprenti de Arnold Newman qu’il fait ses premières armes et acquiert «une experience de plusieurs vies». Michel Delsol vit et travaille à New York, son gigantesque atelier est emplit de toutes sortes de matériaux et d’objets. Les jeux de couleurs, de motifs et de matières sont au coeur du travail de l’artiste. Il faut dire qu’il se refuse à retoucher ses travaux, or la réalisation d’une photo au demeurant “simple” peut s’avèrer d’une déroutante subtilité.
Michel Delsol est un amoureux, un passioné qui puise son inspiration dans la lecture de la philosophie, notamment celle de Bachelard. Il s’est fait connaître par ses portraits de célébrités notamment pour le Village Voice et Forbes puis pour ses photos d’illustration pour le New York Times ou Newsweek. Bon nombre de personnalités sont passées devant son objectif, les écrivains Don DeLillo, Bharati Mukherjee, Dennis Cooper, la poète Marie Ponsot, les Beastie Boys et bien d’autres. Par la suite il se passionera pour l’art du Kabuki, une forme de théâtre traditionnel japonais dans lequel les femmes sont jouées par des hommes. Il sera reconnu pour avoir réussi à pénétrer ce monde de costumes.
«Toute photo est un moment de vécu»: le photographe avoue avoir «ses affreux», des clichés qu’il considère ratés mais qu’il affectionne particulièrement pour les moments qu’ils représentent. Le portrayé se livre tandis que de l’autre côté de l’objectif, le photographe écoute, observe et capte. Michel Delsol se souvient d’une séance photo avec Guillaume Depardieu. Le moment intimiste émeut l’acteur qui se met à pleurer et se confie au photographe. Une fois le silence brisé, c’est au sens artistique du terme qu’il se livrera sans pudeur. «Toute photo est un portrait», un portrait d’homme, de ville, d’arbre… Après avoir passé plusieurs jours seul dans la forêt pour une série de photos, «les arbres deviennent presque comme des copains» explique Michel Delsol. Quelque soit le sujet, il y a constamment échange. Les photos parlent d’elles-mêmes.
Les séries de portraits de l’écrivain féministe américaine Kathy Acker et de l’acteur de Kabuki Nakamura Shichinosuke sont visibles à la Walter Randel Gallery du 27 mars au 15 mai 2008 du mardi au samedi de 11h à 18h.
Certaines photos de nus de Lucien Clergue présentées à Arles en 2007 font également partie de l’exposition Woman: Sacred & Profane.