Une ambiance à la française dans l’intimité d’un chapiteau de 120 places, « c’est un peu comme avoir un Cirque du Soleil dans votre salon » s’amuse Fanny Kerwich. La fondatrice franco-canadienne de Lone Star Circus est en pleine préparation : son cirque se produira autour de Dallas, les deux derniers week-ends d’octobre.
Le cirque, c’est toute sa vie. Fanny Kerwich a grandi parmi les artistes, aux côtés d’un père nomade qui emmenait sa famille partout où se manifestait un besoin pour le cirque. « Souvent les gens du cirque restent entre eux, mais mon papa lui était aventurier. Il était venu au Canada avec son petit chapiteau, donc on faisait des spectacles partout dans le pays, puis parfois en Europe où on refaisait de gros contrats. C’était un échange magnifique, sans sens de la compétition ni quête de gloire. »
De retour en Europe, Fanny Kerwich rejoint l’école nationale de cirque Annie Fratellini à Paris, puis le célèbre directeur de cirque et chorégraphe Valentin Gneushev en Russie. Jusqu’au jour où une tournée de deux ans la mène à Dallas, ville dans laquelle elle rencontrera son mari et donnera naissance à la première école de cirque de la ville, Lone Star Circus.
À son arrivée à Dallas il y a 22 ans, elle constate qu’il n’existe aucune école de cirque et nulle part où s’entraîner. Elle s’associe alors avec SMU pour former des artistes, puis décide de créer sa propre école en 2006 pour transmettre sa passion et offrir aux jeunes un autre moyen d’expression. « Je souhaitais offrir une certaine visibilité aux artistes de cirque des États Unis qui souffrent du manque de spectacles. C’est pour cela que j’ai créé, il y a trois ans, une compétition en collaboration avec le cirque Vasquez dans laquelle viennent des jurys des quatre coins du monde, pour découvrir de jeunes talents américains. »
La scène de cirque est un lieu où l’artiste peut explorer sans limites, être à la fois clown, trapéziste, jongleur, funambule, dresseur, magicien, contorsionniste, etc. Le spectacle de cirque n’a de limite que l’imagination des circassiens. « Mon père adorait me montrer qu’on amenait du bonheur partout où on allait, ce que j’essaye de transmettre à mon tour en travaillant dans la rue, en faisant des spectacles dans des prisons, des maisons de retraite, des hôpitaux psychiatriques, et j’en passe, explique Fanny Kerwich. J’ai la conviction que le cirque est une forme d’art pleine d’humanité qui détient une certaine liberté d’expression, et l’essence même de la diversité. Ici tout le monde est accepté, on célèbre l’individu dans son unicité et on lui donne une voix pour porter son expression. »
Depuis l’ouverture de son école, Fanny Kerwich reçoit un fort soutien de la Dallas International School. C’est donc naturellement vers eux qu’elle se tourne pour organiser ses dernières représentations, ce vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 octobre (billets ici). Le chapiteau s’installera le week-end suivant au cœur de Mc Kinney, une petite ville du nord de Dallas que Fanny Kerwich aime qualifier de « village Western », ce qui lui donne l’énorme satisfaction, dit-elle, de « réconcilier deux mondes autour de la forme d’expression physique et émotionnelle la plus libre qui soit. »
Rendez-vous sur le site de Lone Star Circus pour suivre l’actualité des spectacles de Fanny Kerwich ou vous essayer aux arts du cirque dans son école de North Branch.