Rescapée de la Shoah, Fanny Ben Ami a mené un combat pour la vie en aidant des enfants juifs à fuir la France occupée pour rejoindre la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui âgée de 86 ans, cette Juive allemande, auteure d’un roman autobiographique, est venue à Miami le mardi 14 février pour parler du racisme et de l’antisémitisme aux élèves de l’International Studies Preparatory Academy de Coral Gables et de l’International Studies Charter High School de Miami.
Son histoire est une leçon de courage et d’humanité qui fascine tous ceux qui l’entendent. La réalisatrice Lola Doillon n’y a pas échappé et a souhaité adapter l’épopée de Fanny Ben Ami au cinéma. « Au début, je n’y ai pas cru car on me l’avait souvent proposé mais le projet ne s’était jamais concrétisé », confie Fanny Ben Ami d’une voix douce pleine de reconnaissance. Et pourtant, « Le Voyage de Fanny » est sorti en 2016 et arrive dès ce vendredi 17 février dans les salles de Floride. « Mon histoire a été parfaitement retranscrite, c’est émouvant, la première fois que j’ai vu le film, j’ai pleuré, car il m’a fait revivre toute cette période, explique Fanny Ben Ami. Je suis par ailleurs comblée qu’il puisse voyager car il véhicule un message d’espoir et de paix ».
Le sort des enfants sacrifiés durant les guerres est un sujet qui reste assez peu abordé selon Fanny Ben Ami. « Aujourd’hui encore de nombreux enfants souffrent des guerres des adultes et même s’ils ne comprennent pas ce qu’il se passe, ils sont obligés de fuir leur pays alors qu’ils ne sont pas fautifs, c’est injuste », s’indigne celle qui s’est donnée pour mission de raconter son périple, un passage précoce de l’enfance à l’âge adulte empreint de douleur et d’incompréhension, pour éviter que l’histoire ne se répète. « Le racisme, l’intolérance et l’antisémitisme n’ont pas de place dans un monde civilisé comme le nôtre, insiste Fanny Ben Ami. La jeunesse doit réagir afin de comprendre comment réussir à vivre ensemble plutôt que de vouloir s’entretuer ».
La littérature, le cinéma et les conférences publiques ne sont pas les seuls outils employés par Fanny Ben Ami pour raconter son histoire. Celle qui vit aujourd’hui à Holon en Israël est devenue peintre. Une activité qui lui permet de retracer son parcours durant la guerre sur des aquarelles. « J’ai de nombreuses images en tête, j’en fait des croquis et j’ajoute de la couleur, c’est aussi une manière de faire perdurer le devoir de mémoire ».
0 Responses