Apiculture sur les toits, potagers urbains, cours de boucherie : les activités manuelles et rustiques ont la cote à New York. Jusqu’ici, ce mouvement Do It Yourself était plutôt l’apanage des jeunes barbus tatoués de Brooklyn, mais pour le rustique chic, il y a maintenant la City Winery de Soho, où plus de 200 amateurs ont déjà créé leur propre cuvée, sans trop se salir les mains.
Votre nom sera sur toutes les bouteilles (environ 250), mais c’est l’œnologue français David Lecomte qui aura fait presque tout le travail. Certains participants aident à trier les raisins, viennent régulièrement goûter le jus en fermentation, puis faire des assemblages de vins avant la mise en bouteille. Mais il s’agit surtout d’«observer sans participer », explique-t-il. « Il y a des pompes 220 volts, du CO2 qui se dégage dans les cuves. Il faut une bonne connaissance de l’équipement, et les réglages sont très minutieux.»
Suivre le processus de vinification, même de loin, permet de comprendre comment le breuvage évolue. C’est ce qui attire les passionnés de la vigne, prêts à payer entre 6 000 et 9 000 dollars pour l’expérience. Et puis il y a aussi ceux qui veulent leur nom sur des bouteilles pour impressionner leurs amis ou leurs clients. Plusieurs cabinets d’avocats, hedge funds et agences immobilières, ainsi que le « New York Daily News » et NBC ont déjà leurs tonneaux en cave. Le catalogue propose des Syrahs, Pinot Noirs, Cabernets et Rieslings, et vous pouvez composer votre étiquette comme il vous plaît. Les grappes font le voyage depuis la Californie et l’Oregon en camion réfrigéré, d’Argentine en bateau et bientôt de France.
C’est donc sur Varick Street, loin du terroir, que David Lecomte presse le raisin, bercé par des concerts de rock alternatif. A la City Winery, l’espace de vinification côtoie en effet une salle de concert qui fait aussi bar-restaurant. Michael Dorf, le fondateur de la Knitting Factory (où Sonic Youth a fait ses débuts) est à l’origine de ce lieu multifonctionnel. Le triage, la fermentation et le pressage, tout a lieu ici, et les passants peuvent tout observer depuis le trottoir. Le « winemaker » rhodanien fait aussi ses propres créations (environ 20 pourcent de la production), dont le Spring Street Pinot Noir et le Varick and Vine Chardonnay. Ils sont déjà en bouteille et servis au bar à la tireuse (directement à partir du baril), un système qu’il voudrait introduire à Paris.
Bernard Esquenet, un des membres new-yorkais, s’apprête à embouteiller son Cabernet Sauvignon de Napa Valley. Ce chimiste originaire d’Epernay est très fier de son Domaine Esquenet 2008 (« je trouve que c’est le meilleur », assure-t-il). Sa femme a peint l’étiquette, qui représente toute la famille, en habits 17eme siècle. Pour ceux qui se lassent de leurs créations, il y a la possibilité de troquer quelques caisses avec d’autres membres, mais la revente est illégale. Il est donc recommandé de bien écouter David Lecomte (et ses 15 ans d’expérience) : « Il y a 21 caisses chacun…Il vaut mieux que le vin soit bon, alors les membres me font confiance ».
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Pour compléter cette information, jetez un œil au blog d’un journaliste français (fidèle et inconditionnel lecteur de French Morning) travaillant pour le grand quotidien régional français SUD OUEST, basé à Bordeaux, patrie du bon vin, afin de connaitre la genèse de la City Winery et l’histoire extraordinaire de Michael Dorf et de David Lecomte.
A lire ici http://newyorkcity.blogs.sudouest.com/vin/
Bonne lecture.
un autre concept émanant d’un français à New York
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