Comment être heureux ? Doit-on être fidèle ? Françoise Sagan aurait la réponse à toutes les questions existentielles que l’on peut se poser et pourrait changer notre vie. C’est en tout cas ce que raconte l’auteure parisienne Ève-Alice Roustang, qui a récemment posé ses valises à Miami, dans son ouvrage Comme dans un roman de Sagan, publié le mois dernier chez Flammarion.
Il y a tout juste trente ans, l’écrivaine française, agrégée de lettres modernes et docteure de l’université de Columbia à New York, découvre Françoise Sagan en feuilletant les pages de Bonjour tristesse, son premier roman et best-seller, écrit à l’âge de 18 ans. « J’ai trouvé ça prétentieux et cynique, indique Ève-Alice Roustang. Je manquais certainement de recul car, à l’époque, j’avais l’âge de l’héroïne et je me suis un peu trop identifiée à elle, précise-t-elle. Il aura fallu une dizaine d’années pour que j’arrive enfin à apprécier ce roman. Entre-temps, je me suis plongée dans d’autres ouvrages de Sagan et j’ai découvert que le côté cruel présent dans Bonjour tristesse s’atténue au fil du temps, comme si l’écrivaine devenait plus tendre en vieillissant ».
Sa persévérance finira donc par prendre le pas sur ce premier rendez-vous manqué avec Françoise Sagan. Et depuis, Ève-Alice Roustang ne tarit pas d’éloges sur cette femme de lettres. « Elle affirmait être paresseuse mais ce n’est pas vrai du tout quand on regarde la liste de ses œuvres. On ne retient souvent que son premier roman, ce qui est assez triste car elle a beaucoup écrit, de très bons livres d’ailleurs. C’était quelqu’un de généreux aussi. Une générosité que l’on ressent dans ses romans : elle avait beaucoup de tendresse pour ses personnages », détaille sans ambages la quadra qui travaille sur l’œuvre de Françoise Sagan depuis de nombreuses années.
Aujourd’hui, dans Comme un roman de Sagan, Ève-Alice Roustang parcourt les titres de l’auteure éponyme qui l’ont accompagnée depuis toujours, répondant en douze chapitres à autant de questions existentielles telles que : comment plaire, peut-on vivre sans argent, ou encore comment lutter contre l’ennui. « Au fil des pages, le lecteur emboîte le pas aux différents personnages de l’œuvre de Sagan qui lui donnent des pistes afin d’appréhender les hauts et les bas de la vie avec grâce et légèreté ».
Et pour ceux qui se demandent déjà si Françoise Sagan est bien placée pour nous donner des conseils, Ève-Alice Roustang est catégorique. « C’est l’auteure, avec sa grande connaissance du cœur humain, qui peut nous aider et non pas la femme qui aimait faire la fête et les plaisirs illicites. C’était une écrivaine très drôle et fine sur le plan psychologique et ses romans sont pour moi des guides quotidiens et se prêtent à merveille à un jeu d’identification pour avancer dans la vie », affirme la professeure de lettres qui n’est autre que la fille du psychanalyste et hypnothérapeute François Roustang. « Mon père utilisait l’hypnose à des fins thérapeutiques, de mon côté je me sers de la littérature car les romans sont une forme de thérapie pour le lecteur, confie-t-elle. Lire permet de s’évader et de se sortir de situations difficiles. Quand on est déprimé, on rentre dans un roman et on oublie rapidement le présent. »
Crédit photo : Milena Anthony
« Comme dans un roman de Sagan » d’Ève-Alice Roustang
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