Le basketteur français des Knicks s’est rendu au sommet de l’Empire State Building à New York, le 29 novembre, pour une cérémonie en l’honneur de Joséphine Baker. Le joueur de 29 ans a rendu hommage à la militante franco-américaine qui entre au Panthéon à Paris aujourd’hui, et en a profité pour évoquer ses premiers pas avec son équipe, qui affronte les Brooklyn Nets ce soir.
Vous avez répondu à l’appel du Consul général de France à New York, Jérémie Robert, pour rendre hommage à Joséphine Baker ce soir. Pourquoi était-ce important pour vous d’être présent ?
Je ne vais pas mentir en disant que je connais l’histoire de Joséphine Baker par cœur, mais je sais que c’était une femme de courage. Elle s’est battue contre le racisme toute sa vie, un thème qui est encore malheureusement d’actualité. C’était une précurseur et son parcours donne envie de se battre et d’y croire dans la vie.
L’Empire State Building est illuminé aux couleurs du drapeau français ce soir, sous votre égide. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je suis très fier. Tous les soirs quand je sors mon chien le long de l’Hudson River, j’ai une très belle vue sur l’Empire. Ce soir, je vais pouvoir observer les couleurs de ma patrie.
Au-delà de ses combats antiracistes et pour la libération de la France pendant la Seconde Guerre Mondiale, Joséphine Baker représentait aussi l’amitié franco-américaine. Vous vous partagez également entre ces deux cultures depuis dix ans, date de vos débuts en NBA aux États-Unis. Vous perpétuez à votre niveau ce lien qui unit les deux pays.
Je ne sais pas si je suis un lien entre les deux pays, mais c’est vrai que je suis un Français qui vit aux États-Unis. Mon fils est né ici et est Américain. Nous nous sommes imbibés de la culture et avons appris à vivre ici. Mine de rien, j’ai beaucoup grandi en tant que personne depuis mon départ de France.
Qu’est-ce que chacune des deux cultures vous a apporté dans la vie ?
Il y a beaucoup de choses dans la culture US qui nous attirent avec ma femme. À titre plus personnel, je vais forcément parler de la compétition. Les Américains n’ont pas froid aux yeux dans le fait d’afficher leurs ambitions. Ils n’hésitent pas à parler haut et fort de ce qu’ils ont envie de réaliser et mettent les moyens pour réussir. En comparaison, nous sommes un peu faiblards sur ces aspects en France. C’est pour ça que je me sens si bien ici.
Parlons basket si vous le voulez bien. Vous allez affronter pour la première fois les Brooklyn Nets avec le maillot des New York Knicks, le 30 novembre. Vous aurez fort à faire face à James Harden et Kevin Durant.
Je suis venu à New York pour jouer ce genre de matches. J’étais habitué à la rivalité entre Orlando et Miami, mais là je pense que ça va être encore autre chose. C’est un vrai « derby » qu’il faut gagner.
Ce match va se jouer au Barclays Center à Brooklyn, mais les fans des Knicks se déplacent en général en nombre et font plus de bruits que les supporters locaux.
Oui c’est comme si on jouait chez nous, paraît-il. Ça c’est LA bonne nouvelle (rires).
À titre collectif, vous avez très bien commencé la saison avec cinq victoires sur les six premiers matches, mais vous connaissez maintenant une période moins faste qui vous a fait redescendre à la 7ème place à l’Est. Comment l’expliquez-vous ?
On est inconstant en tant qu’équipe et donc forcément les individualités souffrent aussi. Nous sommes cinq sur le terrain, et devons retrouver un esprit collectif. On est quand même sur une pente ascendante depuis trois matches, même s’il nous reste beaucoup de boulot pour retrouver notre rythme du début de saison. Mais vu la qualité de cet effectif, je ne suis pas inquiet pour la suite (NDLR : les Knicks restent sur deux victoires en trois matches. Ils ont battu les Lakers de Los Angeles le 23 novembre, et les Atlanta Hawks le 27).
Vous avez vous aussi très bien commencé la saison sur le plan personnel, avant de réaliser des prestations moins abouties ces dernières semaines. Vous connaissez vos premières critiques, dans une ville exigeante avec ses basketteurs. Comment le vivez-vous ?
La seule critique importante, c’est celle que je me fais à moi-même. J’ai vraiment manqué de rythme durant les dix premiers matches de novembre, j’avais un vrai coup de mou. Mais je considère que je suis sur la bonne pente depuis, tout comme mon équipe. Il faut continuer d’avancer, je ne suis pas un joueur différent de ce que j’étais il y a trois semaines. J’ai besoin de prendre mes marques.