L’Atelier du Chocolat est une boutique pour initiés: une quinzaine de mètres carrés à peine, cachés à l’angle de la 6ème avenue et de la 22ème rue, ou Nam-Hee, la femme d’Éric Girerd, vous attend derrière un comptoir de chocolats sagement ordonnés. Le chocolatier a délibérément sacrifié la taille à la qualité, pour ce qui se veut un showroom de son talent. Depuis 2002 et la création de sa compagnie “L’Atelier du chocolat“, il se consacre uniquement au marché du luxe: son premier client a été le Ritz-Carlton de New York, suivi d’autres hôtels prestigieux de la côte Est et Ouest, mais aussi d’Europe et d’Asie. En 2008, avec l’ouverture de la boutique, il s’adresse pour la première fois aux particuliers, en ciblant une clientèle éclairée et passionnée de chocolat. Pour Éric Girerd, le chocolat est semblable aux truffes ou au caviar: c’est un ingrédient de luxe à respecter, et il veille à se montrer toujours fidèle à une certaine image de marque.
Dans la famille Girerd, on est chocolatier depuis trois générations: “J’ai le chocolat dans le sang, dans mes veines” s’exclame-t-il. Originaire de Haute-Savoie, il commence sa carrière en France, avant de répondre à l’appel du large dans les années 80. En 1989, il s’envole pour le Japon. En 1991, par un concours de circonstances qui lui fait préférer un visa américain à un visa japonais, il arrive à New York, où il fait ses armes dans des restaurants aussi réputés que Tavern on the Green dans Central Park ou le Chantilly. En 1999, les sirènes de l’Asie se font de nouveau entendre, et il part s’installer en Corée, le pays natal de son épouse. Depuis 2001, New York semble être devenu son port d’attache définitif: Éric a obtenu la nationalité américaine il y a quatre ans et n’envisage plus la France que “pendant les vacances.“.
De ses séjours en Asie, il a également retiré le goût des épices et des mariages. Le chocolat au wasabi est devenu son best-seller, et lui a notamment valu de compter le Nippon Club de New York parmi ses fameux clients: “Lorsque j’ai commencé avec cette idée, tout le monde a cru que j’étais devenu fou!” De l’intuition à sa mise en vente, il lui faut à peu près deux mois d’essais, et autant de dégustations, pour créer une nouvelle gamme de parfums. Le chocolatier propose ensuite ses chocolats par collection. La dernière est ainsi consacrée aux sels, avec au menu: des carrés au caramel au sel de fleur de Guérande, au sel du Pérou et au sel fumé au bois de chêne, ou encore un chocolat au nori, l’algue qui entre dans la préparation des makis japonais. “Je fais du chocolat pour permettre aux gens de voyager, et les faire rêver“.
Le chocolatier doute que l’originalité dont il fait preuve à New York aurait pu séduire les clients en France. Alors que les Français, attachés à leurs traditions culinaires, préfèrent un chocolat plus classique, les New-yorkais sont plus téméraires et en perpétuelle quête de nouveauté. Le marché est également plus vaste ici, même si la concurrence y est d’autant plus rude: “Je ne sais pas si à Paris vous pouvez trouver autant de bons chocolatiers au mètre carré, comme il y a ici“.
L’Atelier du Chocolat
59 West 22nd Street
(entre 5th Ave & Avenue Of The Americas)
New York, NY 10010
(212) 243-0033
www.egchocolates.com
0 Responses
c’est un homme passionné et passionnant il m’a appris beaucoup lorsque j’ai travaillé a ses cotés a Vienne et a Annecy merci a lui et bonne continuation