EQUUS a été un immense succès à sa création, tant par l’approche de son sujet que par le fait que la dramaturgie nécessitait la nudité du patient, celle du cerveau mais aussi celle de son corps. N’oublions pas qu’en 1973 la nudité sur scène n’était pas encore admise même si dans cette pièce elle est totalement justifiable.
Le voyage introspectif que Shaffer nous propose est découpé d’une manière cinématographique, comme le scénario d’un film et les personnages vont et viennent au fur et à mesure du récit. Neuf acteurs, cinq hommes et quatre femmes permettent au psychiatre d’obtenir des flashes back sur la vie de son patient grâce aux témoignages de ses proches.
A travers eux, le crime commis par ce jeune adolescent nous apparait dans sa monstruosité, et nous ne saurons qu’à la fin de l’enquête les motivations du « coupable ». Les divers protagonistes l’ayant côtoyé, le défendent ou l’accusent en fonction de leur propre vision de la société. Le psychiatre agit comme révélateur ou comme « Monsieur Loyal » dans ce cirque psychanalytique. Il nous obligera aussi à nous déterminer sur la nécessité de casser ou non des personnalités hors norme pour les rendre compatibles avec le cadre social du moment.
La scénographie permet aussi de laisser en scène tous les personnages qui, même muets agissent comme un chœur antique, la scène à l’italienne devenant aussi un théâtre en rond.
Le choix et la qualité des acteurs mis en scène par Ricky Martinez est parfait comme à l’habitude et on ne ressort pas indemne de cette psychanalyse.
Le fait que cette pièce sorte en même temps que « Blasted » à Gables Stage dont j’ai parlé la semaine passé, n’est sans doute qu’un hasard, mais ces deux pièces se complètent parfaitement l’une dans l’hyper réalisme, l’autre dans l’intellectualisme freudien.
Jusqu’au 4 Avril au New Théâtre à Coral Gables.
Parking a Merrick Park , le spectacle dure un peu de 2 heures avec un entracte.
http://www.new-theatre.org/play_equus.php