(Revue de presse). La presse américaine s’est réveillée avec du grain à moudre: une nouvelle polémique causée par Jean-Marie Le Pen, alors que le Front National est en pleine ascension dans les urnes et les sondages.
Pour rappel: dans une vidéo postée sur le site du parti, et désormais retirée, on pouvait voir Jean-Marie Le Pen dire vouloir faire une “fournée” de Patrick Bruel et Yannick Noah notamment. « Des allégations de commentaires antisémites faites par le fondateur du Front national ont provoqué un tollé en France ce dimanche, avec la présidente même du parti Marine Le Pen qualifiant ces commentaires d’«erreur politique», souligne le Wall Street Journal.
Le New York Times rappelle, lui, que ce dérapage intervient au mauvais moment pour le FN. “Son leader, Marine Le Pen essaye de changer l’image du parti pour le rendre fréquentable, notamment en prenant ses distances par rapport au passé antisémite de la formation politique“, note le journal en rappelant que les propos de M. Le Pen sur les chambres à gaz comme “détail de l’Histoire”.
Ces propos sèment la zizanie au sein du parti d’extrême-droite, si l’on en croit le Times, qui raconte que Jean-Marie Le Pen a réagi en taclant certains leaders frontistes pour leurs réactions d’hostilité envers ses propos.
Nicolas De Gaulle et Charles Anelka
Le Washington Post, lui, continue sa chronique politico-sportive, et s’intéresse, cette semaine à l’équipe de France de football.
« De toutes les grandes nations du football, les positions hypocrites de la France, en particulier à l’égard de ses anciennes colonies et de ses bénéficiaires, ont entravé ses progrès sur le terrain » commence le journaliste, qui s’interroge sur comment la France peut attendre de ses joueurs immigrés qu’ils jouent bien alors qu’elle les dévalorise.
« Pendant des années, l’équipe de France a bénéficié de l’immigration de l’ombre, intégrant des joueurs qui ont grandi partout dans le monde. Aujourd’hui, les talents sont récoltés au Sénégal, Mali, Algérie, Guadeloupe et Nouvelle-Calédonie. Mais le nouveau profil du joueur issu de l’immigration est un adolescent rebelle, moins enclin à entrer dans le rang, note le quotidien qui rappelle la fronde de l’équipe en pleine coupe du monde de 2012. Rarement, sinon jamais, une équipe avec le pedigree et l’importance de la France n’avait déserté la Coupe du Monde à mi- tournoi pour se révolter contre son infâme entraîneur Raymond Domenech ».
La fronde de 2010, la faute à Nicolas Anelka? Aux clans ? Non ! C’est bien le général de Gaulle qui est en cause. Le journaliste note que, depuis que de Gaulle a accordé leur indépendance aux anciennes colonies, “l’engagement et l’allégeance de son équipe nationale n’a jamais semblée aussi fragile“. Et de prendre l’exemple de Yannick Sagbo, un joueur de Hull City, né en France… mais qui joue pour la Côte d’Ivoire. “Ainsi sont les joueurs des colonies : alors qu’ils s’affirment, ils deviennent, semble-t-il, de moins en moins français“.
Deux repas diplomatiques pour Hollande
La semaine dernière, c’était le 70e anniversaire de D-Day. Le Washington Times était à Saint-Pierre-du-Mont pour assister aux commémorations. Le journaliste est parti à la rencontre des habitants qui n’ont pas tari d’éloges à l’égard des États-Unis : “La Normandie aime l’Amérique” ou encore “Nous n’oublierons jamais”.
Les Normands aiment l’Amérique, ils l’ont dit, mais l’ont aussi montré : “Quelques jours avant la date d’anniversaire, la région s’est parée de drapeaux américains, plus que l’on pourrait probablement en voir à Washington, DC le 4 Juillet”
Le New York Times s’intéresse lui au jeu diplomatique qui s’est joué entre Vladimir Poutine, Barack Obama et François Hollande sur fond de crise ukrainienne. Le journal note que “le président Hollande a d’abord dîné avec Barack Obama dans un restaurant étoilé au guide Michelin avant d’aller rejoindre Vladimir Poutine” .
Deux repas certes, mais pas de la même importance souligne le quotidien : “Le deuxième repas était rien de plus qu’un “dîner léger”, a insisté le bureau de M. Hollande”. “Il est peut-être gourmand mais il semble très peu probable que le président François Hollande ait accueilli deux dîners successifs jeudi soir par seul appétit. Ce n’était pas non plus parce que les invités avaient des goûts incompatibles”, ironise le New York Times.
Des acrobaties diplomatiques qui ont forcé le président français à quelques sacrifices. «Le menu du diner avec Obama a été conçu avec l’emploi du temps gastronomique chargé de M. Hollande à l’esprit. Il devait lui laisser de la place pour son deuxième repas (avec Vladimir Poutine). Après le premier repas, M. Hollande devait être emmené à l’Elysée avec l’estomac pas rempli” . Pas facile d’être président.