Les geeks se mobilisent pour répondre aux défis de la crise. C’était l’objectif du l’Equalithon COVID-19 qui a réuni -en ligne forcément- une centaine de codeurs et autres développeurs pour imaginer des solutions à la multitude de problèmes créés par la pandémie.
“Notre mission, notre vision d’entreprise est d’être une plateforme qui permette d’améliorer l’inclusion et la diversité dans les entreprises” explique Hugues Seureau, directeur général et co-fondateur d’Essteem, organisation implantée à Brooklyn, organisateur de l’évènement en partenariat avec Woman Who Code, une organisation internationale qui promeut le rôle de la femme dans le domaine de la technologie.
Le premier projet récompensé s’intéresse à la santé mentale du personnel soignant, le deuxième répond à la demande d’accompagnement des personnes âgées, et enfin le troisième à la désinformation médicale. Pour cause de crise économique, l’évènement a souffert du manque de sponsors, mais, souligne Hugues Seureau, “les développeurs et ingénieurs continuent de travailler ensemble afin d’avoir un réel impact et de développer quelque chose de durable. Cela montre bien l’implication de la communauté qui cherche à s’entraider”.
Trois projets pour répondre au COVID-19
Le premier projet consiste à soutenir le personnel soignant, fortement exposé au virus. Pour cela, l’application développée consiste à envoyer des “pensées” aux gens de manière très simple : via Instagram ou Facebook, en un clic il est possible d’envoyer des papillons en guise de bienveillance et de soutien aux médecins, aux infirmières … Un compteur cumulera tous les papillons envoyés afin de montrer l’impact et la puissance de ce soutien partagé. “Je trouve l’idée simple et intelligente. Ce projet a été pensé par une équipe mixte, et je ne pense pas qu’une équipe uniquement composée d’hommes aurait pu avoir ce genre d’initiative, dit en souriant Hugues Seureau. C’est là que la diversité est intéressante”.
Mettre en relation volontaires et personnes âgées dans le besoin, c’est l’idée proposée par la deuxième application. Des volontaires pourront proposer leur aide pour, par exemple, faire les courses, expliquer comment utiliser Skype, apporter des équipements de protection ou bien simplement être une présence, très apaisante en cette période d’isolement.
Une troisième équipe s’est créée plus récemment et continue actuellement de développer son projet. Avec la collaboration de Première Urgence Internationale, l’équipe propose une application sur la désinformation médicale. “Dans le contexte d’Ebola, Première Urgence Internationale a remarqué, en Afrique, une forte prolifération de “fake news”, qui sont à l’origine de messages contre-productifs pour la gestion de la crise” explique Hugues Seureau. L’idée est donc de créer une application, à destination des volontaires présents sur place, qui permette de filtrer les informations, de les vérifier et de les relayer au public. Ce projet pourrait donc marcher pour le virus Ebola, mais l’objectif est qu’il s’étende et s’adapte au COVID-19, en Afrique et partout ailleurs. La finalité de cette application est de limiter la propagation de l’épidémie actuelle mais surtout celles à venir. Hugues Seureau poursuit : “C’est un réel besoin médical sollicitant des réclamations technologiques. Il nous faut encore quelques semaines pour que tout soit prêt”.
Jusqu’au 4 mai, des “hacknights” sont organisées à distance afin de permettre à qui le souhaite de venir en aide dans la finalisation des projets. Durant ces nuits, les participants pourront coder avec des développeurs expérimentés et ainsi avoir un impact sur la réalisation des projets. Pour plus d’information, rendez-vous ici.