D’abord photographe, il est désormais peintre. Comme tous les peintres, il ne sait pas bien d’où lui vient l’inspiration, si ce n’est des tripes. Il ne cherche pas non plus à créer quelque chose en particulier car «si vous avez en tête ce que vous voulez créer, vous n’y arrivez pas ou cela s’avère rapidement décevant». Il se laisse guider. Entre message et interprétation, les tableaux s’enchaînent dans son immense studio du Queens, à Long Island City. Des œuvres inédites qui seront présentes à la prochaine exposition, des œuvres anciennes, d’autres encore qui sont personnelles et qu’il garde pour lui. Il aime raconter l’histoire de chaque tableau, de la création à l’interprétation possible ou son message.
En constante recherche de nouveauté, Ron Agam essaye assez rapidement de trouver une technique qui lui sera propre, d’autant qu’il a longtemps craint la comparaison. Son père, Yaacov Agam, est peintre également, et Ron aura besoin de temps avant de se lancer.
Aujourd’hui, l’artiste est fier de ses œuvres, fruit de son expérience dans la photographie et dans le dessin. Ayant travaillé pendant longtemps sur ordinateur pour son travail de photographe, il exploitera le filon pour créer un mélange de peinture et d’impression digitale. Il ajoutera ensuite un film en résine d’époxy sur certaines d’entre elles. Le style « Ron Agam » est né. « Avec ce film, le tableau n’est plus statique mais dynamique. Il y a le reflet, la lumière, les ombres ou encore le brillant. L’époxy apporte un mouvement très intéressant à l’œuvre de départ ».
D’autres œuvres aux styles très différents se joindront à l’exposition. Des créations le plus souvent abstraite, qui tranchent avec sa dernière exposition où les fleurs étaient mises en avant : des fleurs photographiées de très près et agrandies en taille humaine, afin de sensibiliser le public à la planète. La beauté surdimensionnée pour prendre conscience.
Cette fois-ci, les œuvres ne permettront pas de sortir un avis unique de la part du public. L’idée est de laisser libre court à l’imagination. « Petit, j’allais à des expositions et je regardais la peinture. Je n’avais pas besoin de titre ou d’explication, j’admirais l’œuvre, tout simplement » raconte-t-il.
L’exposition qui se déroulera sur un mois à la Galerie représente 18 mois de travail intense. Une vie d’ermite au service de la création. La vie sociale sera mise de côté au profil de ses œuvres, « mais ce n’est pas un sacrifice, j’étais attiré ». Une trentaine d’œuvre seront présentées. Son grand studio sera vide. Il en est d’ailleurs un peu effrayé lors de notre visite, prenant conscience qu’il se retrouvera dans de grandes salles sans les œuvres qui l’accompagnent depuis 1 an et demi.
Et si le soir de l’ouverture il semble un peu déprimé, c’est normal, l’artiste a un coup de blues à chaque exposition, à chaque aboutissement. Il ne se l’explique pas, c’est comme ça. Vous pourrez en tout cas discuter sans peine avec cet homme ouvert et désireux de partager sa passion avec le public.
Quand ? Du 5 mai au 6 juin. Ouverture le 5 mai, de 18 à 20h.
Où ? La Galerie Bertrand Delacroix, 535 West, 25th Street, New York, NY 10001
Combien ? Gratuit
Pour réserver une invitation pour l’ouverture ou pour plus d’informations: 212 627 4444