L’idée est venue à Marine Havel, Française de Philadelphie, alors qu’elle lisait de plus en plus de témoignages et de demandes d’aide sur Twitter. “On voit bien que de très nombreuses familles vont souffrir, des commerçant et restaurants ferment déjà. Et puis ici aux Etats-Unis on a cet esprit d’entraide, communautaire. Je me suis dit que c’était le moment de se mettre ensemble, pour donner des coups de main, être utile aussi”.
Présidente de l’association FLAM USA (qui promeut l’enseignement du français langue maternelle), Marine Havel a l’habitude de l’engagement associatif, et le réseau qui va avec. Très vite, elle parle de son idée à Sophie Suberville, basée dans la Silicon Valley et par ailleurs conseillère consulaire. En moins de deux jours, le projet est lancé: un simple formulaire pour recueillir à la fois les demandes des personnes qui ont besoin d’aide et les propositions de ceux qui sont prêts à aider. “L’idée du formulaire est que ça permet de centraliser et organiser les demandes, et aussi d’être moins exposé que de poster sur les réseaux sociaux”, souligne Marine Havel.
“Ca a fait boule de neige immédiatement, raconte Sophie Suberville, et le député des Français d’Amérique du Nord, Roland Lescure en a eu vent et a relayé”. Depuis, des communautés françaises d’autres pays ont repris l’idée, en Italie, Congo, Sénégal, Mali… “Pour le moment nous avons des demandes de gens qui ont besoin de l’aide pour les courses, d’autres qui cherchent de l’aide pour sauver leur business, etc”.
Le réseau s’organise autour de volontaires locaux “chefs de circonscriptions”, dans chaque circonscription consulaire. “Nous en avons déjà dans presque chaque circonscription consulaire, à ce jour il ne manque que Houston”, précise Marie Havel. Le rôle de ces volontaires sera d’organiser localement les demandes et les volontaires, et de coordonner notamment avec les associations existantes déjà engagées dans l’aide. “Au début c’est toujours plus facile de recueillir des offres d’aide”, remarque Sophie Suberville qui avait vécu une expérience similaire avec l’association san-franciscaine Main dans la main, qu’elle a co-fondée il y a quelques années. “Lors des incendies de la Sonoma valley, nous avions lancé une opération du même type et on avait constaté que les gens qui ont besoin de l’aide sont réticents au début, cela prend plus de temps de recueillir ces demandes”.
En deux jours, les deux femmes sont passées de l’idée à la mise en oeuvre. “Ce n’est que le début d’une crise qui sera longue, plus le temps va passer plus de nouveaux besoins vont apparaître. C’est important de se préparer à y répondre tous ensemble” conclut Marine Havel.
Parallèlement à cette initiative, une autre, spécifiquement sur le logement, a été lancée par le Ministères des Affaires étrangères et la Fédération des Accueils. SOS un toit veut mettre en relation les Français bloqués à l’étranger en raison de la crise et ceux qui peuvent les héberger. L’inscription se fait sur le site.