A quelques semaines seulement de son retour en France après une aventure américaine de deux ans, Julien Delpech a le sourire. Il rentre à Bordeaux, siège de son entreprise Invivox, sur une levée de fonds de 2,8 millions d’euros.
“C’est une très belle marque de confiance de notre premier investisseur ISAI, qui nous a permis de démarcher BPI France au moment où celle-ci développait Patient Autonome, un nouveau fonds dédié à la santé connectée“, résume Julien Delpech.
Invivox est une plateforme de mise en relation entre un chirurgien et un confrère, expert de sa discipline et prêt à lui ouvrir son bloc opératoire pour une formation. Un compagnonnage 2.0 qui séduit de nombreux hôpitaux dans le monde. En deux ans à peine, la start-up a organisé la formation de 1.500 médecins originaires de plus de 60 pays. Invivox jouit de partenariats avec des établissements prestigieux, notamment John Hopkins et Columbia aux Etats-Unis.
Malgré ses très beaux contrats américains, la start-up bordelaise a décidé de se re-concentrer sur la France pour les prochaines années. “Tout ce qui a été créé aux Etats-Unis reste ouvert et est amené à se developper dans les prochaines années, mais on a choisi de profiter du vent positif qui souffle en ce moment en France“, explique Julien Delpech.
Et de faire référence au discours du président Emmanuel Macron en septembre devant la communauté française de New York. “Il avait félicité les entrepreneurs français installés aux Etats-Unis, mais il nous avait aussi invité à rentrer voir le changement en France“. Le PDG d’Invivox estime que le contrat est rempli avec les récentes propositions du Secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, pour simplifier le développement des start-ups en France. “Parmi ses dix mesures-phares, le relèvement des seuils des marchés publics est très concret pour une entreprise comme la nôtre, et le guichet France expérimentation, qui permet de tenter des choses en dehors des réglementations, nous autorise à tester de nouvelles fonctionnalités de la plateforme“.
A partir de la rentrée, Invivox va donc passer à la vitesse supérieure dans l’Hexagone, en appliquant sa recette de formation à de nouveaux établissements. Les retombées financières sont intéressantes pour les hôpitaux partenaires car chaque participant paie pour la formation. L’année dernière, le CHU de Bordeaux a pu obtenir 45.000 euros en une seule semaine de formation autour du cancer colorectal et les a investis dans sa fondation de recherche.