Il y a ceux qui se morfondent. Et il y a ceux qui ont mis à profit ces semaines de confinement pour découvrir -ou redécouvrir- un passe-temps
Audrey Dupre est une Française restée bloquée à New York. Depuis le début du confinement, elle profite de son temps libre pour peindre. « Je suis allée m’acheter du matériel et j’ai décidé de développer ma créativité. » Si la situation a eu raison de son travail dans l’évènementiel, Audrey préfère « développer d’autres projets plutôt que de me focaliser sur ce qu’on ne peut pas faire. Je sais que je n’aurais sûrement jamais acheté de toiles et de pinceaux s’il n’y avait pas eu le confinement. »
C’est aussi vers la peinture que Baptiste Dubois s’est tourné. A San Francisco, il a donc décidé de commencer une nouvelle activité « après avoir vu une vidéo Youtube. Je me suis mis au stencil painting il y a trois semaines. » Depuis, plus rien ne l’arrête, il affirme avoir fini « à peu près 15 peintures depuis le début. Je fais ça essentiellement le soir et les week-ends. »
Alexandre Hannequin est lui passionné de musique. Il a déjà produit plusieurs albums et quelques clips. Mais faute de pouvoir vivre de sa passion, il travaille d’ordinaire aux côtés de personnes âgées. Depuis qu’il a dû arrêter son activité à cause du virus, il « passe toutes mes soirées à faire de la musique. J’ai acheté tout ce qu’il fallait pour avoir un studio chez moi. Je veux profiter du confinement pour prendre le temps de faire de la musique et m’améliorer ». Le jeune homme de 24 ans réfléchit même à se lancer entièrement dans la musique à la fin du confinement.
La pause forcée que constitue le confinement devient pour les plus chanceux un moment utile, constate le psychiatre Yves Kossovsky. “On a plus de temps pour réfléchir et se préparer au futur. C’est sans doute le seul moment de notre vie où on est à l’arrêt pendant plusieurs semaines. C’est le bon moment pour faire un point sur sa vie. » Et l’art, ajoute le psychiatre, “est un excellent moyen de voyager sans bouger de chez soi”.
Antoine Letogne aussi essaye de s’évader. Le jeune français est bloqué aux États-Unis à Jersey City. Si d’habitude, Antoine « travaille 14 heures par jour dans un Michelin étoilé », il a pu recommencer les constructions de maquettes de motos. “Je faisais déjà ça avant mais je n’avais pas assez le temps. C’est long et cela demande de la patience”. C’est la cadeau inattendu du COVID-19: du temps nous en avons désormais.