Revue de presse. Si l’on en croit la presse américaine cette semaine, la France se méfie des investisseurs étrangers, surtout américains.
La chaîne CNBC fait le point sur les relations compliqués, qualifiées de « bad romance » entre la France et ses entreprises : « la France semble avoir le talent et le savoir-faire pour encourager la création d’entreprises technologiques prospères, mais lorsqu’il s’agit de les faire rester, les chiffres sont moins impressionnants». En cause, un protectionnisme qui empoisonne le quotidien des entreprises : « Les start-ups qui restent, comme le site de partage de vidéos Dailymotion, ont pu faire l’expérience de la force du protectionnisme français, pour le meilleur ou pour le pire » , rappelle le journaliste. L’article reconnaît que la France s’est lancée dans une offensive de charme pour retenir des talents sur le territoire, notamment en nommant un secrétaire d’Etat au Digital, et lors de la visite du Président français à San Francisco.
Mais la barrière financière joue en notre défaveur : « Contrairement aux Etats-Unis, la France et l’Europe en général manquent d’une plateforme pour les investissements dans les nouvelles technologies ». Le problème? Il n’y a pas d’acheteurs potentiels en France et en Europe, ce qui fait qu’une start-up n’a d’autre choix que d’aller tenter sa chance aux Etats-Unis.
La législation du travail est elle aussi un problème car elle n’est pas adaptée. Enfin, le site affirme que la culture entrepreneuriale n’est pas très développée en France. Aux Etats-Unis, échouer avant d’avoir du succès n’est pas grave : cela apporte même plus de légitimité. Mais l’article conclut sur une touche optimiste : « Les choses sont en train de changer en France… »
Protectionnisme
Dans un éditorial, le New York Times s’en prend aussi à la politique jugée « protectionniste » de la France. « François Hollande, en février, a dit aux cadres d’entreprises étrangères que le pays était ouvert au business. Malheureusement, les membres de son gouvernement semblent fermer la porte», commence l’article en référence au dossier Alstom.
En effet, Arnaud Montebourg a déclaré récemment qu’il serait mieux que le géant français soit racheté par une entreprise européenne, ce qui hérisse les poils de nos amis américains. « Cet argument protectionniste peut seulement décourager les entreprises non européennes à investir en France ». Et ça n’est pas la première fois que la situation se présente : « les officiels français ont toujours cherché à bloquer les acquisitions étrangères d’entreprises qu’ils considèrent comme des fleurons nationaux ». L’année dernière déjà, François Hollande avait mis un frein à l’acquisition de de Dailymotion par Yahoo. Il y a dix ans, c’est Nicolas Sarkozy, ministre des finances à l’époque, qui s’était opposé à une offre de l’allemand Siemens d’investir dans Alstom.
Pour les Américains, le New York Times en tête, cette stratégie n’est pas la bonne à adopter : « Les officiels français ne devraient pas simplement bloquer l’offre de General Electric parce que l’entreprise est basée dans le Connecticut. L’entreprise fait du business en France depuis plus de 40 ans, et la discrimination basée sur l’origine nationale ne blessera pas uniquement la France ».
Un peu de sport
Un peu de sport pour finir cette revue de presse. La nouvelle qui a secoué le monde du football, c’est bien sûr la nomination d’Helena Costa au poste d’entraîneur du club de ligue 2, Clermont Foot. Le sujet a intéressé le New York Times, qui dédie à la jeune femme un long article. Helena Costa est la première femme à obtenir un tel poste en France. Même si elle a auparavant entraîné des équipes masculines notamment au Portugal, son pays, le journal affirme que « sa récente nomination à ce poste est une étape majeure en termes de compétition et de visibilité ».
Aux Etats-Unis, même si les femmes sont nombreuses dans le monde assez macho du soccer, le New York Times précise : « Aucune femme n’a eu accès à un poste de coach dans une équipe professionnelle masculine de haut niveau ». Espérons que ce premier pas puisse changer les mentalités.