Emilien De Falco ne vous le dira pas franchement, mais s’il est à Los Angeles depuis sept ans, c’est pour devenir le nouvel « action hero » des grands écrans.
Originaire de Millau dans le Sud, ce beau gosse tout en muscles, qui a des faux airs de Guillaume Canet et de Hugh Jackman, pratique le Taekwondo depuis l’enfance et excelle dans plusieurs sports de combat qui ne sont, à ses yeux, que des formes de spectacle. « Etre un champion, ça ne m’intéresse pas, dit-il. Pour moi, ce qui compte, c’est le visuel. Avec des amis, en France, on faisait des démonstrations en équipe, des acrobaties, des performances live. Après le bac, j’ai étudié les langues étrangères à Montpellier, mais dans ma tête, je savais clairement ce que je voulais être : acteur de films d’arts martiaux. Et ça, il n’y a qu’à Hollywood que c’est possible ! »
Partenaire de John Malkovich
Inconditionnel de Bruce Lee, il vénère Arnold Schwarzenegger et Jean-Claude Van Damme, ces Européens « gros bras » dont la réussite le motive. « Contrairement à un Brad Pitt par exemple, ces mecs ont dû se faire tout seuls et créer leur propre marque. Au départ, personne n’en voulait. »
Dans l’Hexagone, le jeune loup a été cascadeur sur « Banlieue 13 : Ultimatum » (2008) et a fait la couverture de la publication (très) spécialisée Karaté Bushido. C’est notamment grâce à cela qu’il obtient un visa d’artiste, qui se transformera en Carte Verte. « Mes débuts à L.A étaient de la débrouille… Je faisais des ménages, je donnais des cours de fitness et d’arts martiaux dans des parcs, j’étais personal trainer. Je bossais dans la cascade aussi, et j’ai pris des cours d’acting dans des workshops. Mais ici, c’est un peu des pompe-fric. Finalement je me suis trouvé un agent. »
Les choses s’accélèrent. Il tourne une publicité nationale et, en 2013, décroche le rôle récurrent d’un pirate français dans la série « Crossbones » aux côtés de John Malkovich. « Il est très gentil et il parle français ! » Dans « Virtual Revolution », film indépendant de science-fiction sorti le mois dernier, il donne la réplique à sa compatriote et amie Melissa Mars. Il est à l’affiche du nouveau Steven Seagal, « The Perfect Weapon », et l’an prochain, les fans de castagne pourront le retrouver dans « Boyka Indisputed IV », avec Scott Adkins.
Sur le tournage du dernier Van Damme
Chaque jour, Emilien de Falco s’entraîne plusieurs heures dans différentes salles de sport de Los Angeles et réalise des petites vidéos de ses exploits, qu’il poste sur les réseaux sociaux et qui tapent bien dans l’oeil. « C’est une chouette exposition, et avec ça, je trouve des boulots. On doit aller à la pêche » , sourit-il. Il vient de rentrer du Mississippi, où il a été la doublure de Jean-Claude Van Damme sur le tournage de « Kill’ em all ». Il avait déjà travaillé avec lui sur le pilote de la série « Jean-Claude Van Johnson » (Amazon), où le Belge de 56 ans se moque (encore) de lui-même.
« Il n’a pas peur de vieillir, dit le “cascacteur” . Il sait qu’il ne sera jamais plus aussi performant qu’à 30 ans, mais de toute façon, ce n’est plus ce qu’il cherche. Ce qu’il veut, c’est jouer la comédie. » A terme, c’est aussi l’objectif d’Emilien de Falco. A Hollywood, il se démarque des acteurs francophones par son côté « arts martiaux », qui peut aussi l’enfermer. Rien n’est simple sous le soleil de la cité des anges, mais ça fait partie du jeu, qu’il joue corps et âme.