“Quand les gens critiquent Los Angeles, c’est généralement qu’ils ont peur d’explorer et ont probablement trop l’habitude de villes où ils n’ont pas à creuser pour trouver de belles choses” : le Français Emilien Crespo reprend cette citation du chanteur Moby comme un mantra, et l’incipit de son guide Soul of Los Angeles : guide des 30 meilleures expériences, paru aux éditions Jonglez. Disponible en anglais aux Etats-Unis depuis mi-décembre et à compter du 7 février dans sa version française, ce livre “loin des clichés” offre une version condensée ce qu’il faut vivre dans la cité des anges. Le Français va jusqu’à parler d’“une lettre d’amour à la ville”.
“L.A. est un terrain de jeu extraordinaire, elle doit se prendre comme une chasse aux trésors, où il ne faut pas avoir peur de faire des kilomètres supplémentaires”, plaide l’entrepreneur aux airs de dandy, qui explore Los Angeles depuis son expatriation en 2009. Pour se faire, il s’est notamment inspiré de son idole, le feu Jonathan Gold, critique de restaurants du Los Angeles Times et célèbre pour sa liste des 101 meilleurs restaurants de la ville. Une liste qu’il compare à “une boussole”. “J’ai appréhendé L.A. de la même façon pour le retail, le stand-up, les plages, les randonnées…”, décrit celui qui avoue avoir testé 1700 lieux en une décennie.
Sur 123 pages, il livre un condensé sélectif de ses explorations incessantes, “ce qui fait l’âme de L.A”, dont une toile au cinéma de Quentin Tarantino, l’avocado toast si particulier de Squirl, une plage secrète de Malibu, le menu secret du fast-food californien In-N-Out, ainsi que des lieux exclusifs – et jamais cités. “Le guide s’adresse aux locaux, comme aux touristes pour qui L.A. est une ville difficile d’accès”, assure l’entrepreneur qui livre sa demi-journée parfaite à Los Angeles, composée d’une visite de la Stahl House, d’un repas à Night+Market, suivi d’un verre à Jumbo’s Clown room.
Des expériences, parfois assorties d’interviews (dont une de Jonathan Gold), et illustrées par les dessins et photographies colorées d’expatriées comme lui, la photographe espagnole Pia Riverola et l’illustratrice bretonne Clara Mari.
Une vie professionnelle frénétique
La concrétisation de ce projet est dû à la réputation -et au charisme- d’Emilien Crespo. Mais aussi à sa rencontre avec Fanny Pechiodat, la co-fondatrice de My Little Paris qui a créé cette collection de guides. Captivée par la personnalité “folle, vibrante et excessive” de cet expatrié, comme elle l’écrit dans la préface, elle lui a demandé de participer à l’aventure, il y a un an et demi.
Un nouveau challenge qui emballe directement cet entrepreneur, débarqué il y a dix ans sur la côte ouest. A l’époque, il est responsable de stratégie culturelle pour le groupe Apple. Une mission qui lui sied et qu’il assurera jusqu’en 2017, moment où Emilien Crespo décide de laisser s’exprimer sa fibre entrepreneuriale. Il crée notamment la société Ordinary Flame, qui a vocation à vendre des éditions limitées d’artistes contemporains au profit d’oeuvres de charité. Il propose par ailleurs ses services de consultant avec Sublime Project.
En parallèle de ses activités professionnelles et de ses expériences -à coup d’un restaurant par jour-, il collabore avec plusieurs magazines comme Purple, News en Italie ou Autre. “Dans le journalisme, comme avec ce guide, j’aime partager”, admet celui qui a débuté dans des radios étudiantes quand il faisait ses études à Sciences Po Paris.
Désormais, il est la voix de Los Angeles, une ville qui “ne cesse de (l’)étonner par sa réinvention permanente”, et qu’il appelle volontiers “home”.