French Morning: New York, vous connaissez ?
Elie Semoun: Oui, j’étais déjà venu en 1997 tourner Stringer, un film avec Burt Reynolds, un film indépendant que personne n’a vu. L’expérience était géniale. J’ai vécu trois mois à Green Street dans Soho. J’ai dévalisé les magasins. Mais j’étais un peu déstabilisé par le côté hyper sympathique des gens. J’avais du mal à savoir si c’était sincère, ou juste une façade. Je ne savais pas trop sur quel pied danser.
Cette fois, je suis là pour une semaine. J’espère retrouver Burt Reynolds à Los Angeles.
French Morning: Les Etats-Unis, c’est le pays des clubs de stand-up comedy. Ca vous inspire ?
Elie Semoun: Mon idole c’est Seinfeld. Mais du bon stand-up ça ne peut pas être fait par n’importe qui. Souvent, le stand up, ce sont des vannes enfilées comme des perles. Et je ne suis pas du tout amateur de blague. Le stand-up, ça me fait un peu penser à du surgelé. Les mecs peuvent s’échanger leurs textes entre eux. Maintenant il y a même des gens qui écoutent les stand-up américains et reprennent leurs blagues… Je trouve que ça ne se fait pas…
Ce que je fais est différent. J’interprète des personnages. Je m’adresse aux gens, je les fais partir dans un autre univers. Ca m’arrange bien d’interpréter des personnages parce que je suis assez pudique.
French Morning: Vous vous voyez avec une carrière américaine ?
Elie Semoun: Réussir dans ce pays c’est hyper difficile. Je me vois pas débarquer sur le marché de l’humour américain. Je fais cette tournée, parce que pouvoir jouer à l’Apollo Theatre (à Harlem) ou dans un théâtre magnifique à Beverly Hills, ça ne se refuse pas. Je n’espère rien de plus que de faire rire les Français. Mon humour est très français. J’ai un sketch d’une ado qui va au Mac Do, que tout le monde peut comprendre. Mais quand je parle d’un petit arabe de banlieue, je ne sais pas si ça parle à un Américain. Evidemment, s’il y un grand producteur américain dans la salle que ça intéresse… (rires). Si j’ai une petite annonce à passer, justement c’est pour mon spectacle « les petites annonces », j’adorerais qu’un Américain l’adapte en anglais, trouver quelqu’un qui donne mes textes à un comédien américain.
French Morning: Vous venez aux Etats-Unis pour une semaine. Vous serez rentré en France à temps pour voter ?
Elie Semoun: Attendez… On vote quand ? Le 22 ? Aaah, c’est le jour où je rentre. Je pourrai même pas voter… La honte… C’est con, je ne pourrai même pas voter Le Pen.
New York le 19 avril
Miami, le 15 avril
Los Angeles, le 17 avril.
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