Les élections consulaires ne déplacent pas les foules, mais cela ne décourage pas Pascale Richard, tête de la liste de La République en Marche ! (LREM) pour cet obscur scrutin qui se déroulera le 16 mai en Amérique du Nord (le 17 dans le reste du monde). “En 2014, pour le précédent vote, il y a eu 11% de participation à New York. On va essayer de faire mieux“, dit-elle.
L’antenne new-yorkaise de LREM présentait, mardi 28 janvier à Manhattan, ses candidats pour cette élection mise en place en 2014 pour élire des “conseillers consulaires” dans le monde entier. Aujourd’hui appelés “conseillers des Français de l’étranger”, ces élus de proximité rattachés à chaque consulat ou ambassade représentent les Français de leur circonscription consulaire et participent à l’élaboration des politiques locales pour les Français de l’étranger dans les domaines des aides sociales, de l’enseignement et de la sécurité notamment. Ils ont un rôle purement consultatif, à la différence des conseillers municipaux en France.
Cinq conseillers (Julie Ducourneau, Gérard Epelbaum, Annie Michel, Richard Ortoli, Patrick Pagni) siègent actuellement au conseil consulaire dans la circonscription de New York, qui comprend l’Etat de New York, le New Jersey, le Connecticut et les Bermudes. Fondée en 2016, LREM n’avait pas participé au premier scrutin en 2014, mais n’a pas l’intention de jouer les figurants en 2020. “C’est un scrutin local, mais on est le parti de la majorité, observe Pascale Richard, qui est également la suppléante du député des Français d’Amérique du Nord Roland Lescure. On a un accès plus direct aux personnes qui peuvent nous aider. C’est important“.
En 2014, les élections consulaires avaient été couplées aux élections européennes de manière à accroitre la participation. Cette année, ce couplage n’existera pas, ce qui présage d’une très faible participation, malgré la possibilité de voter par internet (8 au 13 mai). Les scrutins qui attirent peu privilégient les candidats avec le meilleur réseau. Les conseillers actuels, qui se représentent tous en 2020, sont bien implantés dans la communauté française en raison de leurs engagements associatifs et politiques de longue date. “Nous sommes les nouveaux de cette élection. On n’a pas la structure des autres candidats qui sont déjà conseillers consulaires, reconnait Pascale Richard. Mais nous voulons être à l’écoute. On va parler de sujets comme les retraites et les impôts. On a aussi la possibilité d’expliquer certaines lois votées ou en cours d’examen à Paris“.
Le vrai enjeu des consulaires: le Sénat
Au-delà de sélectionner des élus de proximité, le véritable enjeu des élections consulaires est l’élection de six des douze sénateurs des Français de l’étranger en septembre. En effet, les 443 conseillers des Français de l’étranger qui sortiront des urnes en mai représenteront l’essentiel du collège électoral chargé de choisir les sénateurs des Français hors de France. Pour le moment, un seul d’entre eux appartient à LREM (Richard Yung, un ex-socialiste qui a rejoint le parti de Macron en 2017). “Il en faut plus“, a lancé Pascale Richard devant les près de 70 personnes réunies pour assister au lancement de sa campagne autour d’une galette des rois.
La liste LREM à New York compte douze personnes au total. Le numéro 2 de la liste est l’entrepreneur Pascal Royer. Y figurent aussi Renaud Deraison (co-fondateur de la société de cybersécurité Tenable), Isabelle Bonneau (fondatrice de l’école trilingue Tessa dans le New Jersey) ou encore Charles-Edouard Catherine (tri-athlète non-voyant qui travaille au lobby National Organization on Disability). Le dépôt des listes doit intervenir avant le 7 mars pour le continent américain.