Embouteillages cauchemardesques matin, midi et soir, automobilistes agressifs, pollution monstre … A Los Angeles, le problème des transports est un vrai casse-tête que le maire de la ville, Antonio Villaraigosa, est bien décidé à résoudre. Pour vaincre le véritable culte que vouent les habitants de la Cité des Anges à la voiture – six millions de véhicules en circulation -, il a donc misé sur le développement des transports en commun, à commencer par … le métro.
Construit au début des années 90, les Californiens lui reprochent de ne pas quadriller la totalité de l’agglomération de Los Angeles. Ajoutez à cela des terrains à fort risque sismique, la résistance de riverains de quartiers huppés, effrayés à l’idée de voir débarquer chez eux des hordes de délinquants… et vous comprendrez pourquoi le réseau a été si lent à se développer.
Un métro vers l’Océan
Le Los Angeles Country Metro Rail compte à l’heure actuelle 70 stations réparties sur 127 km de voies et cinq lignes de métro:
– La ligne rouge qui connecte Downtown L.A à North Hollywood.
– La ligne Violette qui relie Downtown à Koreatown.
– La ligne bleue, au sud, qui va de Downtown à Long Beach
– La ligne verte qui connecte Redondo Beach à Norwalk, via El Segundo et Lakewood.
– La ligne Dorée, qui relie East L.A et Pasadena, via Boyle Heights, Little Tokyo et Downtown L.A.
Parmi les nombreux projets en cours : l’ouverture en janvier-mars prochain de l’Expo Line qui reliera Downtown à Culver City. Dans un deuxième temps (2015), elle se prolongera jusqu’à Santa Monica ! La Crenshaw Line devrait, elle, relier le nord au sud-ouest de L.A, et notamment l’aéroport LAX. Mise en service possible : 2016.
Enfin, il y a un peu plus d’un mois, le Metro Rail a donné son accord à une étude d’impact environnemental pour un projet d’extension de la ligne Rouge vers l’Océan (“Subway to the Sea”), qui traverserait à l’Ouest, le quartier de Beverly Hills et desservirait le campus universitaire d’UCLA. Un projet qui fait déjà grincer des dents mais permettrait le désenclavement d’environ 300.000 personnes sans accès au métro.
Idées de balades
En attendant, French Morning a testé le fameux métro: confortable, climatisé, moderne, propre. Pratique ? Tout dépend de votre itinéraire. Si vous habitez Beverly Hills ou Santa Monica, aucun intérêt… Mais si vous êtes un touriste séjournant dans un hôtel Downtown, il s’avère très efficace pour visiter Hollywood et les studios Universal, par exemple !
De nombreuses lignes desservent musées et sites touristiques, de Chinatown à Little Tokyo en passant par Union Station, à deux pas d’El Pueblo, le quartier historique de la ville. En descendant à Pershing square, pourquoi ne pas en profiter pour prendre l’Angel Flights sur Hill Street, le plus petit funiculaire du monde lancé en 1901 ? Puis aller faire un tour au Musée d’Art Contemporain, à deux pas de là. La ligne jaune en direction de Pasadena offre également un voyage dépaysant, dans une banlieue pleine de verdure. Le Metro Rail propose même des visites guidées des oeuvres d’art exposées toute l’année dans le métro par différents artistes. Elles sont gratuites les premiers jeudis, samedis et dimanches de chaque mois.
Pour les sportifs et les écolos qui seraient prêts à laisser quelques jours par semaine la voiture au garage, sachez également qu’il est possible de monter à bord du métro avec son vélo !
Horaires et tarifs
Le trafic est assuré de 5 heures du matin à minuit. Sur certains tronçons, un service limité existe après minuit et avant 5 heures du matin. Il y a des trains toutes les 5-10 minutes pendant les heures de pointe, toutes les 10-15 minutes en milieu de journée et les week-ends, et toutes les 20 minutes en soirée.
Les tarifs sont loin d’être prohibitifs : 1,50 dollar le trajet, 5 dollars pour un Metro Pass d’une journée, 20 dollars la semaine, 75 dollars par mois. Des tarifs spéciaux existent aussi pour les personnes âgées, les étudiants, les handicapés et les personnes bénéficiant du programme Medicare.
Une idée recyclée
Le métro va-t-il révolutionner le mode de vie des Angelinos ? En réalité, rien de nouveau sous le soleil… Car au début du XXème siècle, Los Angeles possédait déjà le meilleur système de transport en commun du pays, le Pacific Electric Red Cars, composé de tramways, de tram-trains et d’autobus. Jusqu’à ce qu’en 1961, la voiture provoque le démantèlement définitif du système et devienne le transport de masse par excellence. Mais le métro n’a pas dit son dernier mot.
Infos pratiques : www.metro.net