Le réseau des établissements français à l’étranger doit être mieux géré. Sinon l’Etat risque d’aller dans le mur financier. C’est en substance le message adressé par la Cour des comptes à l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger), dans un référé publié le 12 septembre.
L’AEFE, le principal opérateur public qui anime ce réseau de 485 établissements dans le monde, dont 75 en gestion directe, doit « engager une réflexion de fond sur l’avenir du réseau », estime la haute juridiction, qui met en garde contre les « risques (pour l’Etat) d’une impossible soutenabilité budgétaire et d’une mauvaise allocation de ses ressources ». Dans les pistes proposées, la Cour évoque la création de « fonctions de contrôle de gestion », notant que l’agence, dotée d’un budget d’un milliard d’euros, ne dispose d’ « aucun système de contrôle de gestion, de contrôle interne ou d’audit interne » de son réseau. « Les frais de fonctionnement des établissements ne fait l’objet d’aucun suivi de terrain », observent notamment les magistrats.
Rémunérations des enseignants
Autre point abordé: les rémunérations des enseignants et des cadres administratifs, qui représentent «la moitié des charges de l’agence». «Ces dépenses appellent donc un effort de maitrise». La Cour remarque que « l’avancement automatique, de fait, sans fondement juridique spécifique, de l’ensemble des enseignants à l’étranger à la cadence la plus accélérée, constitue une rupture d’égalité par rapport à la situation des enseignants exerçant sur le territoire français. »
Outre ses pistes, la cour demande à l’agence de revoir sa gouvernance, et l’exhorte à «prendre la mesure de la concurrence», opérer une «révolution numérique» pour se moderniser et réduire ses coûts de fonctionnement, et gérer «avec vigilance» son domaine immobilier.
Le Quai d’Orsay, ministère de tutelle de l’AEFE, a répondu point par point à ce référé dans une lettre datée du 11 septembre, notant «l’importance majeure du réseau consulaire extérieur français ». «Ce réseau, confronté à une concurrence accrue tout en bénéficiant d’une augmentation des demandes, doit aujourd’hui faire l’objet d’adaptations pour être préservé.»
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ENFIN !!! on s’intéresse à l’enseignement à l’étranger … devrait-on dire même à ce gouffre financier !!!