Un “dédale d’anciennes usines“, “décor apocalyptique“. Martha Kirszenbaum parle du Downtown industriel de Los Angeles avec une passion peu commune.
La Française dirige le tout nouveau programme de résidence artistique de la fondation FLAX (French Los Angeles Exchange). Dénommé “Fahrenheit”, il a élu domicile dans un ancien entrepôt de textile de 200 mètres carrés dans ce quartier industriel en plein renouveau.
La résidence accueillera des critiques, des artistes et des conservateurs français et américains. Un positionnement peu commun alors que “de plus en plus de conservateurs de musées et de critiques veulent s’internationaliser, souligne Martha Kirszenbaum. C’est intéressant pour Los Angeles de profiter de la pensée européenne et pour les résidents de mettre leurs pratiques en contexte“.
Au sein de la résidence, les artistes pourront s’immerger dans la bouillonnante scène culturelle de Los Angeles et sont invités à produire une œuvre, même si ce n’est pas l’objectif premier de la résidence. Les conservateurs seront chargés de mettre sur pied des expositions et les critiques pourront profiter de la résidence pour mener à bien un travail de recherche par exemple. La durée des résidences varie de trois mois (pour les artistes-commissaires) à un mois (pour les critiques).
Comment peuvent-ils bénéficier de cette immersion dans la Cité des Anges? “La Californie a une histoire sauvage. A la différence de New York, qui est très européenne, Los Angeles est isolée. C’est un ailleurs, une ville bien plus latina et asiatique, explique Mme Kirszenbaum. L’horizon, l’aspect sombre d’Hollywood… Elle apporte un point de vue visuel unique. L’approche physique et corporelle de l’espace et la pratique artistique sont différentes“.
La première résidence aura lieu à la mi-avril, avec l’arrivée du jeune artiste Julien Prévieux. Depuis le 31 janvier, les curieux peuvent se rendre dans les locaux de Fahrenheit pour voir une exposition nommée “Far and High”. Jusqu’au 30 avril, elle rassemble les travaux de sept artistes européens et nord-américains à base de matériaux industriels, notamment, en écho au quartier où l’espace veut prendre racine.
Tout au long de l’année, Fahrenheit accueillera des projections, des expositions, des conférences et des performances et entend développer des programmes artistiques dans d’autres quartiers de la ville. Les amateurs d’art devront donc compter avec une nouvelle adresse.