Elle serpente dans la ville sur 80 km, et pourtant on n’y fait plus attention. L’artiste français Frédérick Gautier s’est imprégné de la Los Angeles River, qu’il a arpentée durant deux mois. Le résultat: une exposition Eat The River, rassemblant 100 céramiques à Please Do Not Enter à Los Angeles, du mercredi 21 septembre au mardi 25 octobre.
Première résidence d’artiste organisée par le concept store, le projet expérimental de Frédérick Gautier illustre la philosophie du lieu. “Nous aimons confronter une sensibilité européenne et française en particulier à une réalité américaine” , argue Nicolas Libert, le co-fondateur.
Passionné par la ville de Los Angeles, Frédérick Gautier aime ses frontières floues, où l’industriel côtoie la nature. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage à Versailles, cet artiste parisien a commencé à travailler sur ce site historique et emblématique le 20 juillet. Il a été frappé par l’intervention industrielle sur la rivière, cimentée en 1920.
Les fissures, empreintes ou trous dans le lit de béton, autant de traces du temps qui passe, lui ont inspiré les objets en céramique. Plats, containers, cafetières, vases: elles traduisent une lecture fantasmée de ces paysages. Allant de 500 à 4.500 dollars, chaque oeuvre représente un objet du quotidien, simple et utilitaire. Une photo précisera l’endroit exact qui a inspiré sa création. Cette archéologie contemporaine jette un nouveau regard sur ce site qui a longtemps servi de décor de cinéma.