Drones, notes de la NSA, interrogatoires, programmes de surveillance : Laura Poitras fait de la guerre contre le terrorisme et des techniques de renseignement moderne des objets de reflexion.
L’artiste américaine, journaliste et réalisatrice de films (on lui doit l’impressionnant documentaire “Citizen Four”, sur Edward Snowden) réalise sa première exposition au Whitney Museum, baptisée Astro Noise.
Une exposition autour de questions politiques majeures (la surveillance, les libertés individuelles, la liberté de la presse, l’ingérence des puissances occidentales), et qui s’interroge sur l’esthétique de ces techniques post-11 Septembre.
Concrètement, on peut y voir des extraits de films, des documents (notes de services secrets, cartes…), des interviews vidéos, des extraits d’interrogatoires menés sur des personnes soupçonnées d’appartenir à Al-Quaida…
Façon Sophie Calle, Laura Poitras étend aussi le sujet à la surveillance dont elle est elle-même la cible (en 2004, en Irak, elle a tourné une séquence considérée comme polémique par l’armée américaine).
L’expoisition n’est pas grande, mais riche. Au milieu, on vous demande de vous allonger sur un lit pour observer la surveillance d’un drone, dans un faux ciel étoilé. Ou d’observer l’efficacité des caméras thermiques dans le noir.
Divers événements sont organisées en marge de cette exposition : une conférence de Laura Poitras (le 19 février), des conférences autour de la liberté de la presse (du 18 au 20 mars), un mini-festival sur les films documentaires d’Emile de Antonio (du 1er au 3 avril) et une journée de réflexion sur l’exposition avec différents intervenants (le 16 avril).