Le printemps arrive, c’est le moment de faire un peu de tri dans votre penderie. Cela tombe bien : depuis le 4 avril, Vestiaire Collective, une start-up française spécialisée dans la vente de vêtements d’occasion, est officiellement lancée aux Etats-Unis.
Le principe est simple : on prend des photos de ses bottes, de sa besace ou de la parka de son fils, les experts de Vestiaire Collective décident s’ils l’acceptent ou non (on ne propose pas son vieux col-roulé H&M – le site est centré sur les marques chics et chères), en fixent le prix, puis le mettent en vente. Quand l’article a trouvé preneur, il ne reste qu’à l’envoyer au QG de Vestiaire Collective à New York, qui effectue un contrôle qualité et une remise en état avant de le faire parvenir à l’acheteur.
Ce modèle en plusieurs étapes a fait le succès de Vestiaire Collective, créé en 2008 à Paris sous le nom Vestiaire de copines. La société, qui emploie désormais une centaine de personnes en France, enregistre un chiffre d’affaires de 23 millions de dollars.
En septembre 2013, elle a effectué une levée de fonds de 20 millions de dollars – de quoi financer son développement à l’international. Le principal investisseur ? Le grand groupe média américain Condé Nast. Un allié précieux pour assurer le bouche-à-oreille au démarrage aux Etats-Unis…
Dans le loft que la start-up loue depuis quelques semaines à Chelsea, dans un ancien bâtiment industriel avec vue sur l’Hudson, tout est prêt pour le lancement. « En France, c’était monté très vite, et on s’attend à la même chose ici », assure, confiant, le Français Adrien Wiesebron, responsable de Vestiaire Collective aux Etats-Unis. Les camions ont la possibilité de débarquer directement les marchandises dans l’immeuble. La chaine de contrôle qualité et les portants n’attendent que les colis de vêtements.
Vont-ils se multiplier ? Aux Etats-Unis, le créneau de vide-dressing d’occasion est déjà bien encombré, avec des sites comme Shop Hers, The Real Real, Thred Up. Plusieurs Français se sont positionnés ce créneau : à Los Angeles, Ambre Dahan a lancé Walk in My Closet en 2013 ; à New York, Marine Soussan-Gouachon et Fanny Chereau ont créé The Social Closet en début d’année. Si certains font florès, d’autres ferment leurs portes. L’année dernière, Eric Gagnaire avait créé Hello La Mode sur ce modèle, et abandonné quelques mois plus tard, faute de traffic suffisant.
Mais cela ne fait pas ciller pas Adrien Wiesebron. « Notre point fort, c’est que nous ne partons pas de rien, et que nous avons le soutien d’investisseurs puissants. Nous avons un catalogue de qualité, très français, avec des marques qui font figure d’autorité dans la mode, ce qui peut nous distinguer des autres. Et puis, notre force, c’est que nous avons une communauté de deux millions de membres, qui interagissent et commentent. » Deux millions de placards, qui dit mieux ?