Dreem, c’est le rêve un peu fou de deux copains, Hugo Mercier et Quentin Soulet de Brugière. Un rêve devenu réalité avec la naissance en juillet 2014 de Rythm, leur start-up. Dans le cadre de leurs études à l’École polytechnique, les deux Français ont travaillé avec des laboratoires de neurosciences pour observer l’impact du son sur le sommeil.
Avant ça, des travaux avaient déjà été publiés sur le sommeil et des études étaient menées sur des patients mais l’équipement était contraignant: il fallait poser de nombreuses électrodes reliées à des machines et dormir dans un laboratoire. Hugo Mercier et et Quentin Soulet de Brugière ont eu l’idée de proposer un objet connecté pour remplacer tout cet équipement.
Le résultat: Dreem, un casque léger et souple qui agit en diffusant des vibrations sur les os du crâne. Grâce à une technologie de pointe, le bandeau combine trois fonctions: l’endormissement, le réveil et la surveillance du rythme cardiaque. Des électrodes molles et ultra légères permettent de diffuser du son pour mieux respirer et se relaxer. Le mini-électroencéphalogramme, va quant à lui identifier les phases de sommeil profond, le plus régénérateur. “Si on paramètre le réveil sur le bandeau à 8h, il va envoyer des stimulations dans une fenêtre de 20 mn autour de l’horaire défini, pour éviter un réveil en plein sommeil profond, réveil qui fait perdre tout le bénéfice d’une bonne nuit“, explique Mathieu Choplain, senior marketing manager chez Rythm.
Avant de prendre un poste à Paris, le senior marketing manager a d’abord travaillé pour Rythm à San Francisco où la start-up s’est installée dès sa création, pour l’environnement tech mais aussi pour capter au plus vite le très grand marché américain. En trois ans, Rythm a embauché 70 personnes. Les ingénieurs sont basés en France et les équipes commerciales et chargées du design sont aux Etats-Unis.
Pour arriver à un résultat concluant, Hugo Mercier et et Quentin Soulet de Brugière ont travaillé avec des béta-testeurs. Cinq cents personnes sélectionnées en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, représentant une population type. “Il y avait des personnes de 20 à 60 ans, avec de gros problèmes de sommeil, d’autres sans, certaines qui n’arrivaient pas à s’endormir, d’autres qui avaient des contraintes de productivité et de performances“, explique Mathieu Choplain. En tout, 30 000 nuits ont ainsi été analysées pour développer le produit, en prenant en compte les remarques sur le poids, la matière ou la forme. Parmi les testeurs, Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde du 800 mètres cette année à Londres. Dreem est en effet un outil naturel d’aide au sommeil qui intéresse le milieu sportif, mais aussi scientifique.
Des résultats qui ont très vite capté l’attention de nombreux investisseurs. Ryhtm a pu lever 22 millions de dollars auprès de Xavier Niel, Laurent Alexandre (fondateur de Doctissimo) ou encore de la MAIF. Et si les assureurs s’intéressent à Dreem, c’est parce qu’il pourrait aider à limiter la consommation de somnifères. La France est le deuxième consommateur en Europe et 9 millions d’Américains les utilisent tous les jours pour un montant de 35 milliards de dollars par an. “Pour 30 % des utilisateurs, les somnifères ne sont en fait pas adaptés, précise Mathieu Choplain. Mais les médecins les prescrivent faute d’autres solutions, malgré les effets secondaires“. Les fondateurs de Dreem insistent sur leur solution non-invasive, sans chimie, sans ondes électriques: “Toute la technologie est embarquée. Dès que la nuit commence, le wifi et le bluetooth sont déconnectés, ils se re-connectent au moment du chargement pour envoyer les données“.
Pour le moment la dernière version de Dreem est en pré-commande à 399 euros, avant de passer à 499 euros. Un prix conséquent qui s’explique par la technologie déployée. “C’est un produit qui est vendu avec une appli, qui va évoluer constamment“.