À New York, le Rockefeller Center figure parmi les lieux emblématiques de la ville. Durant les fêtes de fin d’année, les New-Yorkais et les Américains, mais aussi les touristes du monde entier, convergent vers cet endroit pour s’amuser sur la patinoire éphémère et profiter des illuminations du plus célèbre sapin de Noël des États-Unis. Cet arbre est d’ailleurs devenu une véritable attraction touristique, avec plusieurs dizaines de millions de visiteurs chaque année. Mais de quand date son installation ? Et qui en est à l’origine ? French Morning vous dit tout.
L’apparition du premier sapin remonte à la construction du Rockefeller Center en 1931, en pleine Grande Dépression. À cette époque, les travaux venaient juste de démarrer avec, comme principale main-d’œuvre, des milliers d’ouvriers italiens et irlandais. À l’approche des fêtes de Noël, ceux-ci ont décidé de planter un sapin baumier (balsam fir tree en anglais) de vingt pieds, soit un peu plus de six mètres de hauteur. Pour la décoration, les ouvriers avaient utilisé des guirlandes de papier et de canneberges et quelques ornements.
« Les ouvriers ont installé le premier sapin tout au nord du Rockefeller Center et non pas à son actuel emplacement (30 Rockefeller Plaza, N.D.L.R.). Cet arbre a été planté dans une zone où il n’y avait encore que des gravats. C’est à ce même endroit qu’ont été installées une table et une chaise pour accueillir un contremaître. Les ouvriers y formaient alors une longue file d’attente pour recevoir leur salaire », raconte Daniel Okrent, ancien rédacteur en chef du magazine Life, public editor du New York Times et auteur de Great Fortune : The Epic of Rockefeller Center. Une photo prise à cette époque a immortalisé cet instant.
Si la première apparition du sapin de Noël remonte à 1931, ce n’est qu’à partir de 1933 qu’une célébration officielle a été organisée. À cette date, l’arbre est devenu l’un des symboles de New York à l’approche de Noël. « Pour les New-Yorkais, son importance est due au rôle du Rockefeller Center. Situé au cœur de la ville, dans Midtown, c’est un lieu où tout le monde est amené à passer, précise Daniel Okrent. Pour le reste du pays, il est devenu un symbole grâce à la cérémonie officielle d’illumination qui est retransmise en direct sur NBC et sur NBC Radio avant l’apparition de la télévision ». Quant à la cérémonie officielle, elle a toujours lieu le mercredi d’après-Thanksgiving avec le maire de New York, le P.-D.G. de Tishman Speyer (société propriétaire du Rockefeller Center) et de nombreux invités et célébrités.
Depuis l’instauration de cette tradition new-yorkaise, l’arbre de Noël répond à des critères bien précis. En effet, il est toujours choisi par le jardinier du Rockefeller Center. Erik Pauzé, qui occupe actuellement ce poste, sillonne les pépinières des États de New York, du New Jersey et du Connecticut, pour trouver la perle rare. Ces dernières décennies, le choix s’est toujours porté sur un Norway Spruce (épicéa de Norvège). Il s’ensuit un processus de découpe pour que l’arbre ne dépasse pas les cent pieds, soit environ trente mètres. La hauteur est limitée en raison des problématiques de transport et de l’étroitesse des rues autour du Rockefeller Center. Une fois le sapin arrivé à destination, une grue vient le placer à la verticale, et il est ensuite soutenu par quatre haubans avec une énorme pointe en acier à la base. Pour finir, un échafaudage est érigé afin de permettre l’installation de toutes les décorations.
Cette année, le nouveau sapin ne déroge pas à la règle puisque le jardinier du Rockefeller Center a choisi un épicéa de Norvège venu de la ville de Vestal, dans l’État de New York. D’une hauteur de 80 pieds (24 mètres) et âgé de 80 ans, il affiche un poids de 12 tonnes. Quant à la décoration, elle se compose de 50.000 leds, soit plus de 5 miles (environ 8 kilomètres) de câbles, et d’une étoile Swarovski de 70 pointes, pesant plus de 400 kilogrammes. Mi-janvier, ce gigantesque épicéa sera retiré du Rockefeller Plaza pour être donné à l’ONG américaine Habitat for Humanity. Il sera alors broyé, traité et transformé, afin d’être utilisé pour la construction de maisons.