Quelques heures avant la cérémonie, Dominique Besnehard disait ne rien espérer. Davantage par superstition que par conviction. « On ne l’a pas eu il y a cinq ans, alors pourquoi maintenant ? », se demandait l’ancien agent des stars de chez Artmédia, lors d’un cocktail donné, ce lundi 22 novembre, en l’honneur des nominés français à la Villa Albertine de New York. L’académie des International Emmy Awards, qui récompense chaque année les meilleures productions de télévision hors États-Unis, n’a pas réitéré 2016. Elle a attribué son prix de la meilleure comédie à la saison 4 de « Dix pour cent » (« Call my Agent » en Amérique du Nord), une consécration pour la série française.
« La différence, c’est qu’il y a eu quatre saisons. Quand nous avons été nominés pour la première, nous n’étions pas du tout connus. Entre temps il y a eu Netflix, entre temps la série a voyagé », confiait à French Morning Fanny Herrero, l’auteure principale de la série (il y en a eu plusieurs dizaines) qui a travaillé sur les trois premières saisons. C’est vrai que le projet a mis sept années à prendre forme et à trouver des financements, sans compter sur la réticence des grands noms du cinéma au tout début.
Lancée en 2015 sur France Télévisions, la série raconte la vie des employés d’une petite agence artistique parisienne, leurs joies et leurs difficultés à exercer un métier dévoué aux actrices et aux acteurs. Grâce aux carnets d’adresses de Dominique Besnehard et de son associé Michel Feller, lui aussi ancien agent artistique, les grandes stars du cinéma français, de Nathalie Baye à Fabrice Luchini, en passant par Isabelle Adjani, Gérard Lanvin ou encore Jean Dujardin, ont accepté de jouer leur propre rôle – leurs névroses et leurs caprices – avec humour.
« Il fallait avoir de l’auto-dérision, et ce n’est pas totalement français comme registre. Du coup, ils (les acteurs) étaient un peu effrayés. Après la saison 1, la série était installée, c’était beaucoup plus simple. Les acteurs nous demandaient même s’ils pouvaient jouer dans la série », raconte Fanny Hererro. « Chaque saison est un peu moins dure que la précédente », reconnaît Victor Roidenbac, qui a pris la suite de l’écriture pour la dernière saison.
The International Emmy for Comedy goes to “Call My Agent – S.4” produced by Mon Voisin Productions / Mother Productions / @Francetele / @netflix! @dixpourcent_F2 #France #iemmyWIN pic.twitter.com/HnUFkLchHq
— International Emmy Awards (@iemmys) November 23, 2021
« On va clore (la série) avec un film de deux heures – car on a encore beaucoup de choses à raconter, a annoncé Dominique Besnehard au cocktail. Ça va se passer aux Etats-unis et en France. On espère avoir des stars américaines, on a ouvert la piste avec Sigourney Weaver (saison 4), des acteurs américains nous ont appelés. Tom Hanks voulait faire, un moment donné, la série. »
Un nouveau film qui sera co-produit par Netflix, séduit par « Call my agent » dès la première saison. « Netflix a été très important pour le retentissement à l’international. Dès le début, ils ont acheté ce qu’on appelle une “seconde fenêtre” pour pouvoir diffuser, après la diffusion en France, sur l’ensemble de leur réseau, ce qui représente 190 pays », expliquait, toujours à la villa Albertine, Aurélien Larger de Mother production, maison co-productrice de la série avec celle de Dominique Besnehard, Mon Voisin Productions, et France Télévisions. Une vingtaine de remakes sont également déjà prévus à travers le monde, notamment au Canada et au Royaume-Uni.
Une autre réalisation française a été récompensée aux Emmy Awards : le documentaire « Kubrick by Kubrick » de Grégory Monro, primé dans la catégorie « programmation artistique ».
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