Peu amateurs des contes de fées, Marco La Via et Hanna Ladoul sont pourtant en train d’en vivre un.
Installé à Los Angeles, ce couple de Français a écrit et produit le court-métrage “Diane from the Moon”, qui a été sélectionné dans de nombreux festivals, tels que le Rhode Island International Film Festival, Encounters Film Festival (Bristol, UK), Festival des Films du Monde de Montreal, ou Cinema Diverse à Palm Springs.
Leur film a également été repéré par TransNation, à Los Angeles, dont la première édition est lancée par Kelly Osbourne et Zackary Drucker. Il sera projeté le jeudi 20 octobre à 9:30 pm au Cinefamily.
Sorti le 11 août en avant-première mondiale au Rhode Island International Film Festival, ce film a été inspiré par une rencontre, celle du couple de journalistes avec Raven. “A la fin d’un road trip aux Etats-Unis en 2013, nous avons logé chez une amie de ma famille, raconte Marco La Via. Cette femme était en couple avec Raven, qui était en transition d’homme à femme. Nous nous sommes liés d’amitié autour de la passion du vin, et nous avons partagé ces changements avec elle.” Un an après, alors que la transformation de Raven est quasiment achevée, ils ont l’idée d’écrire son histoire pour un court-métrage. “Ce personnage nous a fascinés” .
Ayant déjà travaillé ensemble sur “Le Populisme au féminin”, un documentaire portant sur les femmes d’extrême-droite en Europe, Marco La Via et Hanna Ladoul se lancent alors dans la frénésie de l’écriture, sous le regard attentif de Raven, qui prend le rôle de consultante. “Son look et ses manières ont inspiré notre personnage principal, Diane.” Trop impliquée émotionnellement, elle préfère refuser ce rôle. Ils décident alors de faire appel à une star montante, Mya Taylor, connue pour son rôle dans “Tangerine”. L’actrice accepte.
Le couple de Français décide alors de récolter des fonds, via une campagne de crowdfunding. Le résultat surpasse leurs attentes: ils recueillent 18.000 dollars. “Il y a eu un engouement sur les réseaux sociaux et de la part de la communauté transgenre qui nous a fortement soutenus .” C’est notamment le cas de leur productrice exécutive, Shelbe Chang.
Ils lancent le tournage en décembre 2015, à Palm Springs où Raven s’est installée. Le pitch: Diane, une prêtresse païenne transgenre en pleine transformation, trouve refuge à Palm Springs après une rupture difficile. Alors qu’elle est en proie à ses démons intérieurs, un homme énigmatique commence à la suivre partout jusqu’au jour où il la harcèle verbalement.
Au travers de cette fiction, les auteurs ont voulu mettre en avant les attaques que subissent les femmes transgenres au quotidien. “C’est une histoire universelle, qui parle de rupture, de confiance en soi. Les transgenres demandent juste à ce qu’on les traite comme des êtres humains”, argue Marco La Via.
Pour leur première production américaine, ils ont conservé leur “french touch”, avec des prises à main levée et caméra au poing, et une post-production assurée en France. Il n’aura fallu attendre que quelques mois pour que leur court-métrage de 11 minutes attire l’attention des festivals. Si l’engouement se confirme, les deux réalisateurs souhaitent le développer en un long-métrage en 2017. “Ce serait la consécration.“