« Pour une femme », le dernier film de Diane Kurys, arrive sur les écrans américains.
Impossible de ne pas lui parler de son histoire, dans laquelle elle puise très souvent son inspiration. Car avec « Pour une femme », Diane Kurys se penche sur l’histoire d’amour de ses parents. « L‘idée m’est venue il y a une dizaine d’année en tombant sur une photo, mais le vrai travail n’a commencé que trois ou quatre ans en arrière », se souvient-elle. Si sa vie (et celle de ses proches) est la matière première de ce film, Diane Kurys est prudente: « le film est basé sur mon imagination ». Le mystère reste entier donc : la mère de la réalisatrice s’est-elle laissée aller à une liaison extra-conjugale avec le frère de son mari? « S‘il y a eu un secret, il a été gardé! »
Si cela peut-être un grand défi de trouver des acteurs pour interpréter des personnes que Diane Kurys a connues, la réalisatrice a choisi de faire dans la simplicité : « En écrivant le scénario, j’avais des personnages en tête, pas des acteurs ». Le choix des acteurs l’a conduite a un casting de premier ordre : Mélanie Thierry, Nicolas Duvauchelle, Benoît Magimel, Sylvie Testud, Julie Ferrier, sans parler des seconds rôles tout aussi étincelants : Clotilde Hesme, Denis Podalydes et Clément Sibony.
Face à une femme avec une telle carrière, il y a de quoi avoir des sueurs froides. Heureusement, la réalisatrice sait préserver l’importance des rapports humains : « j’ai un regard bienveillant, les acteurs n’étaient pas intimidés, je ne cherchais pas non plus mon père ou ma mère, je cherchais à les faire revivre », explique-t-elle.
Difficile pour de si jeunes acteurs de s’immerger dans une époque qui n’était pas la leur, mais Diane Kurys a su les préparer : « J’ai donné à Nicolas Duvauchelle et Clément Sibony des livres sur l’époque, Benoît Magimel a regardé des photos de mon père et mon film « Coup de foudre ». Quant à Mélanie Thierry, c’était la seule à avoir été vraiment impressionnée ».
Mais même si Diane Kurys met en scène sa vie, il n’y a pas de dimension cathartique dans son oeuvre : « ce qui m’intéresse c’est de regarder dans un miroir et de retourner ce miroir vers le public ». Ce partage de l’intime est une des caractéristiques du cinéma de la Française, dont le film « Coup de foudre » a été nommé aux Oscars dans la catégorie « meilleur film étranger » en 1984. « Puiser mon inspiration dans ma vie me laisse d’une part une grande liberté et d’autre part une grande inquiétude ».