Oubliée des guides touristiques, plus spectaculaire que le MoMA et plus accessible pour les non-initiés que les galeries de Chelsea, la Fondation Dia:Beacon présente une collection exceptionnelle d’oeuvres des années 1960 à aujourd’hui.
La première salle, consacrée à Andy Warhol, est un choc pour le visiteur. Elle a été construite exprès aux dimensions de l’œuvre. Shadow, trente-six toiles à fond noir, alignées sur 100 mètres de murs blancs de chaque côté de la pièce, donne la mesure de l’endroit.
Située sur la rive est de l’Hudson River, entourée de collines et de forêt, l’ancienne imprimerie en brique est ouverte au public depuis 2003. Dia –à travers en grec- a été conçue pour permettre aux artistes de réaliser des projets hors du commun et pour repousser les limites du musée classique. Pari réussi pour cet espace de plus de 22 000 mètres carrés (plus grand que quatre terrains de football).
Chaque galerie est consacrée à un artiste. Les murs entièrement blancs et le sol en parquet clair ou en béton foncé se laissent oublier pour mieux mettre les œuvres en valeur. Nombre d’entre elles ont été spécialement conçues pour le site. La Fondation et les artistes travaillent en étroite collaboration. Par exemple, pour l’installation de ses six miroirs gris de 4 mètres carrés, Gerhard Richter a veillé à l’orientation de la lumière et à l’emplacement des portes. Les néons blancs de Dan Flavin ont été exposé sur des panneaux en accordéon, conformément aux plans qu’il avait dessiné avant de mourir.
Loin de Manhattan, Dia:Beacon bénéficie non seulement d’espace, mais aussi d’une grande luminosité, qu’aucune construction alentour ne vient bloquer. C’est cette luminosité qui a attiré l’oeil de l’ancien directeur de la fondation, alors qu’il survolait l’Hudson avec son avion. La lumière douce, favorisée par l’exposition nord, entre par les vitres du plafond, se reflète sur les miroirs et les oeuvres en verre, et donne vie aux installations. D’ailleurs, les visites n’ont lieu que lorsqu’il fait jour.
La collection fait la part belle à l’art minimal et conceptuel, avec les séries géométriques de Blinky Palermo et d’Agnès Martin, la série de boîtes de Donald Judd ou la suite de carrés et de cercles en acier à plat sur le sol de Walter de Maria. Plus largement, c’est toute une génération qui est représentée avec les installations de Louise Bourgeois, Sol Le Witt, Joseph Beuys, On Kawara, Bruce Nauman,…
Conçue pour les oeuvres de grande ampleur, Dia:Beacon joue de l’espace : l’ouverture sur chaque salle est l’occasion de découvrir une nouvelle perspective sur l’enfilade des galeries. Richard Serra investit le sous-sol avec Torqued Ellipses, monumentales feuilles de métal pliées et roulées, à l’intérieur desquelles le visiteur peut marcher.
Dia:Beacon propose également des conférences, des rencontres, et même des concerts. A venir en avril prochain, une rétrospective du travail d’Agnès Martin, des années 1990 à aujourd’hui.
www.diabeacon.org
Dia:Beacon – Riggio Galleries
3 Beekman Street
Beacon, NY 12508
845.440.0100
Horaires d’hiver (17/11-16/04)
11h-16h du vendredi au lundi
Y aller :
– en train : prendre le Metro North à Grand Central jusqu’ à Beacon (1h30mn et 5mn à pied)
(demander Dia package : achat en une fois à prix réduit des billets de train et du ticket pour Dia)
– en voiture : en direction du New Jersey, prendre Palisades Parkway North puis 6 East/202 (1h20mn)