Qui n’a jamais rêvé de posséder, au fond de ses archives, de précieuses pépites insoupçonnées ? Le rêve devient bel et bien réalité pour une famille française de la région de Toulouse qui a récemment découvert que derrière « deux portraits, noircis, sans cadre, qui ne payent pas de mine » (selon le magazine actu Toulouse) se cachaient de rares œuvres du XVIIe siècle du peintre Jacob Jordaens, disciple de Rubens.
Les tableaux, apportés par la famille à la maison de vente Marambat de Malafosse à Toulouse, furent tout d’abord expertisé 2000 € et 3000 € en raison de leur l’état et du fait que leur auteur était inconnu. C’est après une seconde vérification de Pierre Etienne, spécialiste de tableaux anciens chez Christie’s, que l’information tombe : ces deux toiles à l’huile, représentant vraisemblablement des apôtres, sont signées de la main de Jacob Jordaens, éminent peintre du XVIIe siècle, au même titre que Van Dyck et Rubens.
La nouvelle fait ainsi grimper le prix des œuvres au trentuple environ de l’estimation initiale. Aujourd’hui, le prix de chaque tableau est estimé par entre 60 000 $ (51 909 €) et 100 000 $ (86 502 €) par Christie’s New York.
Jacob Jordaens est le fils aîné parmi les onze enfants d’un marchand de draps de la ville d’Anvers. Dès l’âge de quatorze ans, il pose ses valises chez le peintre Adam Van Noort pour se former à l’art de la peinture. Principal collaborateur de Rubens, il réalise avec lui de nombreux grands travaux décoratifs. A la mort de Rubens, c’est Jordaens qui devient le fer de lance du plus grand atelier de peinture d’Anvers. Sa célébrité est telle qu’il forme de nombreux élèves qu’il emploie, afin de l’aider à honorer les nombreuses commandes qu’il reçoit de toutes parts.
Jordaens peint, dans un style vénitien, des sujets bibliques, mythologiques et allégoriques. Il se consacre à la représentation de proverbes flamands. Il dessine, peint également à l’aquarelle et à la gouache. Jacob Jordaens meurt, à l’âge de 85 ans, de la maladie de polderkoorts (fièvre des polders) et est inhumé à Putte, un petit village au sud d’Anvers.
Les tableaux du peintre de l’âge classique découverts à Toulouse vont très certainement s’arracher à prix d’or puisqu’en 2012, l’une des œuvres de l’artiste, The Meeting of Odysseus and Nausicaa, estimée entre 500.000 et 800.000 £, a finalement été achetée pour plus de 2 millions £ (soit 2,53 millions €).
La ville de New York a été choisi pour la vente des deux peintures découvertes à Toulouse car Christie’s présente justement une vente de tableaux de la même période. Les amateurs d’art pourront trouver le découvrir jeudi 14 octobre 2021 parmi 137 autres œuvres d’art à la vente « Old Master Paintings and Sculpture ».
Ce n’est par ailleurs pas la première fois qu’une œuvre d’art du XVIIe siècle découverte à Toulouse quitte la ville rose pour New York : un Judith et Holopherne du Caravage, découvert dans un grenier toulousain en 2014, avait également pris la destination de la Grosse Pomme en 2019 pour y être vendu 110 millions $ au milliardaire Tomilson Hill.