Les deux services ont des tons différents, sobre et rassurant chez Smartdate, qui propose une «rencontre sérieuse et smart entre célibataires», plus jeune et déluré chez Adoptaguy, qui se présente comme un «supermarché de l’amour» où les hommes sont des «produits».
Tous les deux ont débuté leur aventure américaine en novembre dernier, et Smartdate compte déjà 500 000 membres, contre 30 000 pour Adoptaguy, qui marche pourtant bien en France, avec trois millions d’inscrits. Plus international, Smartdate (lancé l’été dernier) est implanté en France et en Europe, où il compte environ 1 million de membres.
Adoptaguy, qui est pour l’instant entièrement gratuit, prend le cliché des Français romantiques à contre-pied, avec une approche plutôt cynique de l’amour. Le site est inspiré par le shopping en ligne, avec panier à remplir et promos du jour. «Les femmes parcourent notre catalogue de produits (les hommes), qui sont soigneusement rangés par rayon» explique Sébastien Sikorski, le fondateur. En quelques clics, vous pourrez peut-être prendre rendez-vous avec un cadre imberbe et végétarien ou un aventurier hippie non-fumeur (oui, ce sont des critères de recherches possibles).
Le site revendique aussi un certain féminisme, car seules les femmes peuvent y faire le premier pas. Les hommes doivent sagement attendre d’être mis dans le panier d’une cliente pour pourvoir la contacter. L’idée est de mettre fin aux pénibles messages envoyés par des prétendants trop insistants.
Smardate se veut simple et efficace, et met l’accent sur les innovations techniques, comme la possibilité de se connecter via Facebook et de flirter virtuellement avec les amis célibataires de vos amis. La connexion est gratuite au départ, mais payante pour envoyer un nombre illimité de messages. C’est à la télévision que Fabrice Le Parc, le fondateur du site, a fait ses premiers pas dans l’univers commercial de la drague, tout d’abord avec Opération Séduction sur M6, puis The Bachelorette sur ABC, un show qu’il a quitté de son plein gré après avoir avoué qu’il ne s’intéressait pas vraiment à la promise. En France, il vient d’obtenir 5 millions de dollars en investissements, et compte installer un bureau marketing à New York cette année.
Si le concept provocateur d’Adoptaguy a fait couler de l’encre dans les blogs cet hiver, Smartdate parvient à faire parler de lui grâce aux études «sociologiques» publiés par son «Lab». Il y a quelques mois, les “savants” du labo ont ainsi découvert, en sondant plus de 17 000 utilisatrices, que les femmes avec des prénoms finissant en «a» (Laura, Jessica…) avaient plus de partenaires sexuels que les autres, une nouvelle qui a permis à Smartdate d’être cité dans des dizaines d’articles.
Mais attention, le dernier site français à s’être aventuré sur les terres américaines, Meetic, a fini par renoncer à ses ambitions et à faire équipe avec Match. En 2009, Meetic a racheté Match Europe, et Match est entré dans le capital de son ancien concurrent. Un mariage de raison franco-américain qui a permis aux deux compagnies d’économiser en temps de crise. Côté amour, si l’on croit les données du Smartdate Lab, les alliances franco-américaines sont aussi à la mode : 37% des Français trouvent que les Américains sont la nationalité la plus sexy (deuxième après les Italiens) et 38 pourcent des Américains pensent que ce sont les Français (toujours deuxième après les Italiens)…